Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 9 au 12 juillet 2015 (semaine 28)
 


- 12 juillet
2015 - Bolivie - Santa Cruz - 9 juillet
L'ÉGLISE ET LA RENCONTRE MONDIALE DES MOUVEMENTS POPULAIRES

Le dernier grand rendez-vous du Pape, en Bolivie a été son intervention le 9 juillet devant la IIème Rencontre mondiale des Mouvements populaires à Santa Cruz de la Sierra.

Cette rencontre était organisée en collaboration avec le Conseil pontifical "Justice et Paix" et l'Académie pontificale des sciences sociales.

La manifestation regroupait trois mille délégués du monde entier, travailleurs précaires, paysans sans terre, habitants de banlieues défavorisées, indigènes et émigrés... La premier Rencontre s'était déroulée au Vatican en octobre dernier, en présence notamment du Président bolivien.

Devant une foule bigarrée, mêlant paysans sans terre, brésiliens, acteurs du recyclage en Equateur, ou encore ouvriers précaires de Bolivie, le pape a alors dénoncé, dans un discours aux forts accents socialistes, un “nouveau colonialisme“ qui “adopte des visages différents“. Et de lancer, comme un slogan : “Disons non aux vieilles et nouvelles formes de colonialisme !“.

Voici quelques passages du discours du Saint-Père.

..." Ils sont nombreux dans l'Eglise ceux qui se sentent plus proches des mouvements populaires. Je m'en réjouis beaucoup. De voir l'Eglise ouvrant les portes à vous tous, l'Eglise qui s'implique, accompagne et arrive à systématiser dans chaque diocèse, dans chaque Commission de "Justice et Paix", une collaboration réelle, permanente et engagée avec les mouvements populaires.

" Je vous invite tous, évêques, prêtres et laïcs, ensemble avec les organisations sociales des périphéries urbaines et rurales, à approfondir cette rencontre.

..." Ce sont des problèmes qui ont une racine globale et qu'aujourd'hui aucun pays ne peut résoudre seul. Cette clarification faite, je propose que nous nous posions ces questions:

-Reconnaissons-nous que les choses ne marchent pas bien dans un monde où il y a tant de paysans sans terre, tant de familles sans toit, tant de travailleurs sans droits, tant de personnes blessées dans leur dignité ?

-Reconnaissons-nous que les choses ne vont bien quand éclatent tant de guerres absurdes et que la violence fratricide s'empare même de nos quartiers?

-Reconnaissons-nous que les choses ne vont pas bien quand le sol, l'eau, l'air et tous les êtres de la création sont sous une permanente menace?"

..." Ne vous sous-estimez pas!".

... " Vous êtes des semeurs de changement. Le changement conçu non pas comme quelque chose qui un jour se réalisera parce qu'on a imposé telle ou telle option politique ou parce que telle ou telle structure sociale a été instaurée.

" Nous avons appris douloureusement qu'un changement de structures qui n'est pas accompagné d'une conversion sincère des attitudes et du coeur finit tôt ou tard par se bureaucratiser, par se corrompre et par succomber. Voilà pourquoi me plaît tant l'image du processus, où la passion de semer, d'arroser sereinement ce que d'autres verront fleurir, remplace l'obsession d'occuper tous les espaces de pouvoir disponibles et de voir des résultats immédiats.

... " Il est indispensable que, avec la revendication de leurs droits légitimes, les peuples et leurs organisations sociales construisent une alternative humaine à la globalisation qui exclut. Vous êtes des semeurs de changement. Que Dieu vous donne courage, joie, persévérance et passion pour continuer à semer. Soyez sûrs que tôt ou tard nous verrons les fruits.

..." L'Eglise ne peut pas ni ne doit être étrangère à ce processus dans l'annonce de l'Evangile. De nombreux prêtres et agents pastoraux accomplissent une énorme tâche en accompagnant et en promouvant les exclus dans le monde entier, avec des coopératives, en impulsant des initiatives, en construisant des logements, en travaillant avec abnégation dans les domaines de la santé, du sport et de l?éducation.

" Je suis convaincu que la collaboration respectueuse avec les mouvements populaires peut renforcer ces efforts et fortifier les processus de changement.

..." Dans ce sens, n'attendez pas de ce Pape une recette. Ni le Pape ni l'Eglise n'ont le monopole de l'interprétation de la réalité sociale ni le monopole de proposition de solutions aux problèmes contemporains. J'oserais dire qu'il n'existe pas de recette. L'histoire, en réalité, ce sont les générations successives des peuples en marche à la recherche de leur propre chemin et dans le respect des valeurs que Dieu a mises dans le coeur, qui la construisent".

Et dans une longue conclusion, le Pape développera les trois tâches que doivent accomplir lespeuples, les États et les gouvernants.
(source : VIS)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil