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du 9 au 12 juillet 2015 (semaine 28)
 


- 12 juillet
2015 - Bolivie -Palmasola - 10 juillet
VISITE AUX DÉTENUS DE LA PRISON DE PALMASOLA

La dernière journée du Pape en Bolivie a débuté par sa visite au pénitencier de Palmasola, où vivent 2.800 détenus de toute catégorie, âge et sexe, des assassins aux coupables de larcins. Et le Pape leur a dit sa compréhension et sa proximité.

Il y est resté plus d'une heure et, en présence du Directeur, de l'Aumônier et du Responsable de la pastorale pénitentiaire de la Conférence épiscopale, il a prononcé le discours dont nous vous donnons quelques extraits.

" Je ne pouvais pas quitter la Bolivie sans venir vous rencontrer, sans partager avec vous la foi et l'espérance qui naissent de l'amour offert sur la croix.

..." Je sais que vous vous êtes préparés et que vous avez prié pour moi. Je vous remercie beaucoup. Merci de m'avoir accueilli.

" Dans les témoignages de ceux qui sont intervenus, j'ai pu constater combien la douleur n'est pas en mesure d?éteindre l?espérance au plus profond du coeur, et que la vie continue à germer avec force dans des circonstances adverses.

" Qui est devant vous? Vous pourriez vous le demander. J'aimerais répondre à la question avec une certitude de ma vie, avec une certitude qui m'a marqué pour toujours. Celui qui est devant vous est un homme pardonné. Un homme qui a été et qui est sauvé de ses nombreux péchés.

" Et c'est ainsi que je me présente. Je n'ai pas grand chose de plus à vous donner ou à vous offrir, mais ce que j'ai et ce que j'aime, oui, je veux vous le donner, oui, je veux partager avec vous Jésus-Christ, la miséricorde du Père. Il est venu nous montrer, rendre visible l?amour que Dieu a pour nous. Pour vous, pour moi.

" Un amour actif, réel. Un amour qui a pris au sérieux la réalité des siens. Un amour qui guérit, pardonne, relève, soigne. Un amour qui s'approche et restitue la dignité. Une dignité que nous pouvons perdre de multiples façons et formes. Mais Jésus est un obstiné. Il a donné sa vie pour cela, pour nous restituer l'identité perdue.

... " Lorsque Jésus entre dans la vie de quelqu'un, celui-ci ne reste pas emprisonné dans son passé, mais il commence à regarder le présent d'une autre manière, avec une autre espérance. Il commence à se regarder lui-même d'autre manière ainsi que sa propre réalité. Il ne reste pas ancré dans ce qui est arrivé, mais il est en mesure de pleurer et d'y trouver la force de recommencer.

..." Et si à certains moments nous nous sentons mal, tristes, abattus, je vous invite à regarder le visage de Jésus crucifié. Dans son regard, nous pouvons tous trouver place. Nous pouvons tous lui confier nos blessures, nos douleurs ainsi que nos péchés. Dans ses plaies, nos plaies trouvent place. Pour être soignées, lavées, transformées, ressuscitées.

" Il est mort pour vous, pour moi, pour nous donner la main et nous soulager. Parlez avec les prêtres qui viennent, parlez de Jésus qui veut toujours nous relever.

" Cette certitude nous pousse à travailler pour notre dignité. La réclusion n'est pas la même chose que l'exclusion, parce que la réclusion fait partie d'un processus de réinsertion dans la société.

..." Les éléments qui jouent contre vous sont nombreux en ce lieu : Le surpeuplement, la lenteur de la justice, le manque de thérapies, d'occupation et de politiques de réhabilitation, la violence, etc. Et cela rend nécessaire une synergie rapide et efficace entre les institutions pour trouver des réponses. Toutefois, pendant qu'on lutte pour cela, nous ne pouvons pas considérer que tout est perdu. Il y a des choses que nous pouvons faire déjà maintenant".

..." J'aimerais vous demander de porter mes salutations à vos familles. Leur présence et leur aide sont si importantes! Les grands-parents, le père, la mère, les frères, la femme, les enfants. Ils nous rappellent qu'il vaut la peine de vivre et de lutter pour un monde meilleur.

" Enfin, je veux dire une parole d'encouragement à tous ceux qui travaillent dans ce centre, aux dirigeants, aux agents de la Police pénitentiaire, à tout le personnel. Vous accomplissez un service public fondamental. Vous avez une mission importante dans ce processus de réinsertion. La mission de relever et non d'abaisser, de donner la dignité et non d'humilier, d'encourager et non de causer de la peine. Un processus qui demande d'abandonner une logique de bons et de mauvais pour passer à une logique centrée sur l'aide à la personne."

Le lendemain, en arrivant au Paraguay, sur la route de la capitale,a fait une halte devant la prison pour femmes du Bon Pasteur. Les détenues lui ont chanté :"Cinquante voix d'espérance" en son honneur.
(source : VIS)

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