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du 27 juillet au 2 août 2015 (semaine 31)
 


- 2 août
2015 -
L'ART DE LA CONTESTATION ET LA SURPRISE DU PAPE

Le Pape a reconnu sa “surprise“ lorsqu’il a reçu comme cadeau des mains d’Evo Morales le crucifix 'communiste" dans la faucille et le marteau mais il a assuré qu’il appartenait à “l’art de la contestation“ et qu'il l'avait ramené avec lui au Vatican.

C'est dans l’avion qui le ramenait d’Asunción (Paraguay) à Rome (Italie), qu'il a confié aux journalistes qu'il ne considérait pas ce crucifix comme une offense“, mais qu’il appartenait à “l’art de la contestation“ imaginé par le père jésuite Luis Espinal (1932-1980). A la veille de se rendre à Cuba et quelques jours après de rencontrer les milieux conservateurs des États-Unis, il est bon de rappeler sa pensée à ce sujet.

“J’étais curieux, je ne connaissais pas cet objet et je ne savais pas non plus que le père Espinal fût un sculpteur, et aussi un poète. Je l’ai su ces jours-ci. Je l’ai vu et il s’est agi pour moi d’une surprise.

" Deuxièmement, on peut qualifier cela comme le genre de l’art de la contestation. Par exemple, il y a quelques années, à Buenos Aires, avait eu lieu l’exposition d’un sculpteur (León Ferrari, ndlr), bon, créatif, un Argentin, désormais mort. C’était l’art de la contestation. Je me souviens d’une œuvre : un Christ crucifié sur un bombardier qui piquait vers le sol. C’était une critique du christianisme allié à l’impérialisme qu’est le bombardier.

" Premièrement, donc, je ne savais pas. Deuxièmement, je qualifierais cela d’art de la contestation qui, dans certains cas, peut être offensif. Dans certains cas !

" Troisièmement, et ça c’est un cas concret : le père Espinal a été tué en 1980. C’est une époque où la Théologie de la libération avait de nombreuses ramifications et l’une d’entre elles était l’analyse marxiste de la réalité. Le père Espinal appartenait à cette branche. Ça je le savais parce que j’étais le recteur de la Faculté de théologie et on parlait beaucoup de cela, des diverses ramifications et de ceux qui les représentaient.

" La même année, le supérieur général de la Compagnie de Jésus, le père Arrupe, fit une lettre à toute la Compagnie sur l’analyse marxiste de la réalité dans la théologie pour arrêter un peu cela… en disant ‘cela ne va pas, ce sont des choses différentes, cela ne va pas, ce n’est pas juste’.

" Et quatre ans plus tard, en 1984, la Congrégation pour la doctrine de la foi a publié un premier petit document, la première déclaration, sur la Théologie de la libération, qui la critique. Puis est venu un second document qui ouvre les perspectives plus chrétiennes. Je simplifie un peu.

" Faisons l’herméneutique de cette époque : Espinal est un enthousiaste de cette analyse de la réalité marxiste mais aussi de la théologie qui utilise le marxisme. Il a alors créé cette œuvre.

" Les poésies d’Espinal sont aussi de ce genre de la contestation. Mais, c’était sa vie. C’était sa pensée. C’était un homme particulier avec tant de génialité humaine et qui luttait, lui, en toute bonne foi.

" En faisant une herméneutique de ce genre, je comprends cette œuvre, et pour moi ce n’est pas une offense. J’ai dû faire cette herméneutique et je vous le dis pour qu’il n’y ait pas d’opinions erronées. Si je l’emmène avec moi ? Oui, je l’emmène avec moi," conclut-il comme réponse au journaliste. (source
: News.va)

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