- 2 août 2015 - France
UN NOUVEAU CONSEIL FRANÇAIS DU CULTE MUSULMAN

Il veut renouveler la pensée islamique et la pratique religieuse, à travers la création d’un conseil d’intellectuels musulmans, et théologique pluraliste, afin de mieux comprendre le Coran et lutter contre les théories djihadistes.

Ce sont les principaux objectifs du « nouveau » Conseil français du culte musulman (CFCM), guidé par Anouar Kbibech, président du Rassemblement des musulmans de France (RMF) qui, depuis le 1er juillet, a pris la place de Dalil Boubakeur, recteur de la grande Mosquée de Paris, et dont certaines affirmations concernant le culte catholique démontraient une certaine méconnaissance de l'un comme de l'autre au point de les juger semblables dans leurs exercices cultuels dans une église "assimilée à une mosquée.

Un passage des consignes du nouveau Conseil est important, étant donné que le RMF est « proche » du ministère des Habous du Maroc, tandis que la grande Mosquée de Paris actuelle est considérée d’une certaine façon « liée » à l’Algérie.

Et par le passé, les deux communautés (marocaine et algérienne) se sont disputées à plusieurs reprises, et non sans polémique, la présidence du CFCM.

Anouar Kbibech, 53 ans, marocain de Meknès, ingénieur en télécommunications, a illustré les lignes programmatiques de son mandat en réaffirmant son intention de viser à une « culture du résultat »: il faut « dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit », a-t-il observé, en souhaitant que la présidence tournante (sa charge durera deux ans) et collégiale favorise un travail plus efficace au sein du CFCM.

Mais ce sera à travers l’institution d’un « conseil d’intellectuels musulmans » et d’un « conseil théologique pluraliste » que l’on pensera à l’avenir de l’islam en France et à l’élaboration d’un « contre-discours » à opposer aux thèses djihadistes.

Le nouveau président a tenu à distinguer son projet du Conseil théologique musulman de France (composé de neuf membres), créé le 25 mai à Paris par des théologiens, imams et experts venus de tout le pays. « Notre conseil théologique – explique-t-il – sera pluraliste et rassemblera les différentes tendances de l’islam ».

Cette ouverture s’adresse surtout aux dizaines et dizaines de mosquées sous influence salafiste, pour « ramener à la raison » ceux qui sont enclins à se replier sur eux-mêmes.

Face aux crimes commis au nom de l’islam, « nous continuerons à condamner ces actes, en sachant qu’il faut aussi agir à côté », a déclaré Kbibech, en annonçant une série de conférences sur le radicalisme et sur les recommandations pratiques qu’il a développées: « On ne peut pas être dans le déni: nous devons reconnaître que des lectures extrémistes, des interprétations erronées de certains versets peuvent expliquer cette violence». (source : News.va)

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