- 19 août 2015 - Égypte
LE POUVOIR ACCUSE LES OULÉMAS D'AL-AHZAR
Le "Front des oulémas d’Al-Azhar" est accusé par Mokhtar Gomaa, ministre des Waqs, d’incitation au "terrorisme". Ce groupement de tendance fondamentaliste est dénoncé par le ministre dans le cadre du discours religieux prôné par l’Etat.
"Composé d’éléments extrémistes des Frères musulmans", le Front des oulémas, un groupement de religieux créé en 1946, actuellement basé au Koweït, "est composé d’éléments extrémistes des Frères musulmans. "Il porte préjudice à la religion et à la patrie", déclare dans un communiqué, Mokhtar Gomaa qui demande à ce que des mesures rapides et décisives soient prises contre ses membres.
"Ceux qui ont laissé faire ces extrémistes ont trahi la religion et la patrie. Nous sommes actuellement à une période où l'on ne peut plus tenir le bâton par le milieu", a insisté le ministre des Waqfs.
Le Front des oulémas a immédiatement répliqué à ces accusations, qu'il a qualifiées d'"infondées". "Le ministre des Waqfs ne représente qu’un employé du gouvernement et ses propos n’ont aucune valeur", affirme le Front dans un communiqué. Et d’ajouter qu'il comprend des oulémas et des cheikhs "qui défendent et préservent l’honneur d’Al-Azhar et son message droit".
" Ce Front ne fait pas partie d’Al-Azhar, et ne représente ni ses oulémas ni ses cheikhs", a affirmé dans un communiqué. le cheikh d’Al-Azhar qui a également appelé le peuple à "ne pas se laisser tromper par ces appels qui cachent des intérêts personnels".
Mais, constate "Al-Ahram Hebdo", "en dépit du fait qu’il a pris ses distances avec le Front des oulémas, Al-Azhar est parfois critiqué pour n’avoir pas fait suffisamment d’efforts pour discréditer ces voix discordantes". Rappelons que le cheikh d’Al-Azhar n’a pas assisté à une récente conférence organisée par le ministère des Waqfs sur la modernisation du discours religieux.
L’année dernière, le ministre des Waqfs avait déjà attaqué le cheikh d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayeb, l’accusant de "nommer des Frères musulmans au sein de son institution". Al-Tayeb avait alors répliqué, niant les accusations du ministre et affirmant qu’Al-Azhar "n’avait pas besoin d'eux. (source : Apic et CNN)
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