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FlashPress - Infocatho
du 19 au 22 août 2015 (semaine 34)
 


- 22 août
2015 - Irak
UNE ÉGLISE QUI SE DISSOUT SOUS NOS YEUX

Nous sommes personnellement touchés par le besoin et par la réalité que notre vie d’Eglise se dissout actuellement sous nos yeux. L’immigration massive qui intervient actuellement, laisse mon Eglise très affaiblie.

Il s’agit d’une réalité douloureusement profonde. Tel est le témoignage de Mgr Bashar Matti Warda, archevêque d’Erbil en Irak à propos de la situation que connaît l’Eglise dans cette partie du monde.

" Nous qui faisons partie de la hiérarchie de l’Eglise, nous sommes très souvent tentés d’encourager nos paroissiens à rester – à maintenir la présence du Christ vivante sur cette terre particulière mais en réalité moi et mes frères, évêques et prêtres, nous ne pouvons rien faire d’autre que de conseiller aux jeunes mères et aux pères de familles de tenir compte de tous les aspects nécessaires et de prier avant de prendre une décision, momentanée et peut-être dangereuse.

" L’Eglise est incapable d’offrir et de garantir la sécurité fondamentale nécessaire pour se dév elopper. Ce n’est pas un secret que la haine envers les minorités s’est intensifiée dans certains quartiers au cours de ces dernières années. Il est difficile de comprendre cette haine.

" Nous sommes hais parce que nous nous obstinons à exister en tant que Chrétiens. En d’autres termes, nous sommes hais parce que nous nous obstinons à demander un droit fondamental de base.

" Il y a ensuite deux choses que nous, en tant qu’Eglise, pouvons faire : la première est de prier pour tous les réfugiés du monde et d’Irak, la seconde consistant à utiliser les relations et les réseaux sociaux pour partager en tant que partie de l’Eglise du Christ comme une chaire pour sensibiliser à la réalité de notre survie en tant que peuple.

... "Jusqu’à présent, plus de 5.000 familles ont quitté le pays depuis l’été 2014. Certaines ont été accueillies en Europe, aux Etats-Unis ou en Australie mais nombreuses sont les familles qui attendent simplement que leur numéro soit appelé. Elles se trouvent en Jordanie, au Liban et en Turquie et leur avenir est une attente indéfinie.

"Au travers de l’appui de personnes généreuses, nous avons cherché au cours de cette crise à soulager les besoins de nos familles et à leur assurer les besoins de base pour la survie où qu’elles se trouvent. Nous avons fait des abris dans les jardins de l’église et dans les salles de catéchismes, dans les écoles publiques, nous avons monté des tentes dans des structures incomplètes et loué des maisons où nous avons logé environ 20 à 30 personnes par immeuble.

" En réalisant que la crise durera longtemps et du moment que l’hiver est à nos portes, nous avons fait immédiatement le nécessaire pour louer des maisons au profit des réfugiés des différentes parties de la province d’Erbil de manière à pouvoir y loger 2.000 familles et à installer 1.700 caravanes.

..." Nous avons également ouvert deux centres médicaux afin d’offrir des services médicaux gratuits à la communauté des réfugiés. Les Sœurs du Sacré-Cœur venant de l’Inde oeuvrent au sein de la clinique Saint Joseph où elles sont assistées par 12 jeunes médecins qui travaillent bénévolement pour offrir des services médicaux à ceux qui souffrent de maladie chronique. La clinique en question dessert quelques 2.000 patients, leur fournissant des médicaments pour un coût mensuel de 42.000 USD.

En nous basant sur la conviction que l’analphabétisme et l’ignorance sont l’ennemi le plus dangereux à long terme que nous affrontons ici au Moyen-Orient, et poussés par le désir de guérir les blessures dans les cœurs et les âmes de nos fidèles, nous travaillons actuellement afin d’aider nos jeunes en âge scolaire et universitaire à porter à termes leurs études.
Mgr Bashar Warda; (source
: Chrétiens orientaux)

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