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du 22 au 26 août 2015 (semaine 35)
 


- 26 août
2015 - Italie
L'ÉGLISE ITALIENNE DÉFEND L'ACCUEIL DES MIGRANTS

Matteo Salvini, leader de la Ligue du Nord, parti xénophobe, n’hésite pas à s’en prendre au Pape et à envenimer les relations avec l’Église à la suite d’un entretien accordé le 10 août à Radio Vatican par le secrétaire général de la CEI.

De retour d’une mission en Jordanie, Mgr Galantino, secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne, s’est agacé contre les populistes qui parlent « d’invasion insupportable de migrants », en Italie, 78.000 réfugiés, 105.000 migrants arrivés depuis le 1er janvier, et a dénoncé « les racoleurs de quatre sous qui disent des choses extraordinairement niaises pour accaparer les votes ».

Il visait particulièrement la Ligue du Nord qui alimente les peurs en répétant à l’infini que le pays accueille des réfugiés « au détriment de 10 millions d’Italiens pauvres ».

Matteo Salvini a réagi en suggérant au Pape d’héberger les migrants « chez lui, au Vatican ». Puis il a accusé l’Église de « profiter du business de l’accueil ».

En guise de réponse, le quotidien catholique "Avvenire" a consacré un dossier aux personnes prises en charge par les associations catholiques. « 15.000 migrants aidés spontanément, 10.000 réfugiés aidés par la Caritas, 46.000 Italiens et étrangers pauvres assistés ».

Parallèlement, avec son franc-parler, le numéro deux de la CEI a invité le gouvernement à agir davantage. Froissé, le ministre de l’intérieur, Angelino Alfano, a rétorqué le 15 août : « Notre métier est différent de celui de l’Église que nous respectons et qui doit respecter notre travail. »

Ce même jour, lors d’une fête de la Ligue, Matteo Salvini a jeté de l’huile sur le feu en utilisant des termes orduriers pour dire aux évêques « politisés » de s’en tenir à leur rôle.

Peu après, le secrétaire général de la CEI annonçait qu’il renonçait à participer à un colloque sur Alcide De Gasperi – un des pères de l’Europe, co-fondateur de la Démocratie chrétienne – « pour éviter les polémiques ».

Mais des extraits du discours préparé ont été publiés. « La politique d’Alcide De Gasperi n’était pas celle que nous nous sommes habitués à voir aujourd’hui, c’est-à-dire un puzzle d’ambitions personnelles à l’intérieur d’un petit harem de cooptés et de malins. »

Le bras droit de Matteo Renzi et ministre des transports, Graziano Delrio, qui se définit comme « un chrétien engagé en politique », a commenté ces propos peu amènes :« Le style de l’Église est devenu plus direct, je trouve que c’est un bien, mais attention aux jugements approximatifs. »

Finalement, le président de la République, Sergio Mattarella, a officiellement pris position en adressant un message aux organisateurs du meeting annuel du mouvement catholique "Communion et Libération" : « L’humanité dont nous ferons preuve dans l’accueil des réfugiés, la fermeté avec laquelle nous combattrons les trafiquants d’êtres humains seront notre manière de montrer au monde la qualité de la vie démocratique. »

Depuis, les tons sont un peu plus modérés. Pour le moment, du moins.
(source : Apic)

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