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du 26 au 29 août 2015 (semaine 35)
 


- 29 août
2015 - France
LE DIOCÈSE DE FRÉJUS-TOULON INVITE LA DÉPUTÉE "FN" à DISCUTER

C’est en tant que députée du "Front National Vaucluse" et à la foi catholique qu'elle revendique que Marion Maréchal-Le Pen participait le 29 août, à une table ronde à l'invitation de l’Observatoire sociopolitique (OSP) du diocèse de Fréjus-Toulon

L'organisateur de l’événement avait choisi avec les Dominicains de la Sainte-Baume le thème « médias et politique », dans le cadre de la 5e édition des Universités d’été de la Sainte-Baume, qui se déroulent depuis mercredi 26 août à Plan-d’Aups-Sainte-Baume (Var).

À ses côtés, ont également été conviés Valérie Boyer, députée des "Républicains" des Bouches-du-Rhône, et Simon Renucci, ancien député et maire divers gauche d’Ajaccio. Comme chaque année, ce débat entre élus clôturera des journées destinées à « la formation des chrétiens qui veulent s’engager dans la cité », selon la formule du P. Louis-Marie Guitton, responsable de l’Observatoire sociopolitique (OSP) du diocèse de Fréjus-Toulon.

Pendant quatre jours, sous l’intitulé général « Médias et vérité : ”la vérité vous rendra libres” », la centaine de participants a pu écouter les témoignages de Patrice de Plunkett, journaliste et blogueur, sœur Nathalie Becquart, directrice du service national pour l’évangélisation des jeunes ou encore Natalia Trouiller, chargée de la communication pour le diocèse de Lyon.

Tout en relativisant l’importance de l’invitation - « Ces universités d’été ne tournent pas autour de Marion Maréchal Le Pen » -, le P. Louis-Marie Guitton maintient son choix. « Nous essayons de faire venir des élus qui se disent chrétiens, qui acceptent de parler de la cohérence entre leur foi et leur action politique. Nous n’aurions donc peut-être pas invité Marine Le Pen », explique-t-il. « Il nous semble intéressant de faire dialoguer des chrétiens qui n’ont pas les mêmes options politiques pour que les participants se fassent une opinion. À eux et au journaliste qui anime le débat de poser les bonnes questions. »

Faut-il accepter de parler avec ceux dont on combat les idées ? Telle est, au fond, la question que pose aux catholiques l'invitation de Marion Maréchal-Le Pen à cette université d'été du diocèse de Fréjus-Toulon.

Dans le quotidien "La Croix", le porte-parole de la Conférence des évêques de France estime qu’ « un certain nombre » d’idées soutenues par le parti de Marine Le Pen sont « clairement en opposition avec l’Évangile » .

" Les déclarations de 1985 du cardinal Decourtray restent toujours valables, ainsi que celles qui ont suivi les années d’après. La position de l’Église en France sur le Front national n’a pas varié. Nous continuons de dire que le rejet de l’étranger, le refus de l’accueil de l’autre, une conception et une vision de la société renfermées sur la peur, posent problème. Un certain nombre de points développés par le Front national ne sont pas conformes à la vision que l’Évangile nous invite à défendre.

" Si le FN dit qu’il a évolué, c’est à lui de le prouver. En ce qui me concerne, lorsque j’entends un certain nombre de prises de position d’élus du Front national, je ne vois pas très bien la différence avec le parti des années 1990. Il me semble que les concepts n’ont pas beaucoup évolué…

" D’un point de vue juridique, le FN est un parti politique comme les autres. Mais un certain nombre de ses idées sont clairement en opposition avec l’Évangile et avec la vision chrétienne de la société. Cependant, le fait que des catholiques se tournent vers le FN pose question et nous incite à leur parler.

" Nous pouvons inviter des responsables du FN à dialoguer, mais pour leur exprimer notre désaccord sur un certain nombre de points. Il faut rappeler la parole de l’Église, et l’importance primordiale que nous accordons à l’accueil de l’autre, quel qu’il soit. Il faut leur redire que nous ne pouvons nous enfermer dans une logique de peur, car le Christ nous exhorte sans cesse à ne pas avoir peur.

" En mars 2015, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, a redit très clairement que tous les partis politiques ne se situaient pas de la même façon devant un certain nombre de critères. Mais nous ne nous focalisons pas sur le Front national. Nous nous intéressons à toutes les doctrines politiques. Nous interrogeons tous les partis sur le respect de la personne humaine, ou sur l’accueil de l’étranger.

"Aux chrétiens, je dis : si vous êtes chrétiens, il faut que votre engagement politique soit en cohérence avec la foi que vous affirmez". (source : CEF et Apic)

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