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du 1 au 3 septembre 2015 (semaine 36)
 


- 3 septembre
2015 - Centrafrique
CE N'EST PLUS UN "NETTOYAGE" ETHNIQUE

Au cours des deux dernières années, la Centrafrique a été déchirée par une guerre civile qui progressivement a évolué d'un conflit social, au point de devenir un conflit interconfessionnel opposant chrétiens et musulmans.

Les combats entre les coalitions rebelles de l’ex-Séléka (à majorité musulmane) et des anti-balaka (chrétiennes et animistes) se sont accompagnés de pillages et d’exactions à grande échelle, au point de rendre précaire le quotidien des familles musulmanes.

En 2014, le nettoyage ethnique mené par les anti-balaka, avec le soutien d’une partie des habitants, a vidé la population musulmane de l’ouest du pays, agricole et vivant surtout d'élevage, détruisant au passage les mosquées, les commerces et les maisons des musulmans.

Ceux qui restent « sont devenus extrêmement vulnérables », avertit 'Amnesty International , dans un rapport intitulé "Identité effacée" : les musulmans dans les zones de la République centrafricaine sont ainsi soumis au nettoyage ethnique, après avoir détruit les régions "urbanisées".

Pour l’ONG, la réponse anti-balaka a créél’absence de sécurité dans l’ouest du pays qui «va jusqu'à empêcher les musulmans » de prier, de porter des vêtements distinctifs ou de reconstruire leurs mosquées. « Dans au moins cinq villes et villages, poursuit le rapport, des musulmans se sont convertis sous la pression, entre autres sous la menace de mort, et dans le même temps pour garder leurs ressources.

Or, cela ne concernerait qu'une soixantaine de personnes sur les 30.000 musulmans qui résident encore dans l’ouest du pays, dont une partie est sous la protection de la Minusca, la force de maintien de la paix des Nations unies. « Ce sont des actes graves mais isolés, note le P. Aurelio Gazzera, un missionnaire carme italien installé dans la localité de Bozoum.

" J’ai entendu parler de baptêmes menés par des pasteurs, mais pas par des prêtres. S’il y en a eu, il ne s’agit pas d’une volonté de la hiérarchie catholique. »

Du rapport, le missionnaire retient surtout les destructions massives des maisons et des mosquées ainsi que les problèmes de sécurité. « À Bozoum vivent un millier de musulmans, principalement des femmes et des enfants, contre 6.000 à 7.000 avant la crise. Beaucoup d’exilés appellent la paroisse catholique pour lui demander s’il est dangereux ou non de retourner dans la commune.

« L’Église fait un gros travail pour apaiser les esprits », poursuit le P. Aurelio Gazzera, qui envisage de reconstruire la mosquée d'ici à quelques mois.
(source : Fides)

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