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du 1 au 3 septembre 2015 (semaine 36)
 


- 3 septembre
2015 -
Mgr JACQUES GAILLOT, INVITÉ À ROME

L'humble évêque des pauvres Mgr Jacques Gaillot a été invité à Rome par le pape François. L'ancien évêque d’Évreux, démis de sa charge en 1995 pour non-respect de son « ministère d’unité » s’est entretenu avec lui le mardi 1er septembre.

« Il s’agira de la rencontre personnelle entre deux hommes, proches par leur sensibilité et leur engagement au service des pauvres », indique le P. Daniel Duigou, qui a pris en charge la communication de l’événement.

Mgr Gaillot, qui aura 80 ans le 11 septembre, avait adressé une « lettre de soutien » au pape François en novembre 2014. Il lui disait sa « reconnaissance pour tous les efforts que vous faites afin que l’Église catholique rencontre son temps, (…) pour ouvrir des portes aux familles de nos sociétés modernes : familles divorcées, sans enfants, monoparentales, recomposées, de même sexe… »

Il jugeait toutefois « décevant » le texte adopté après la première phase du Synode sur la famille. Après avoir sondé son entourage, le Pape a décidé de lui répondre. Il lui a d’abord téléphoné, puis lui a adressé un courrier écrit de sa main, l’invitant à venir le rencontrer à Rome, le 1er septembre. La durée et le contenu de la rencontre sont inconnus à ce stade. Seule certitude, Mgr Gaillot s’est refusé à toute déclaration publique avant.

Membre de "Jésus Caritas", ordonné en mars 1961 pour le diocèse de Langres (Haute-Marne) après avoir effectué son service militaire en Algérie, Mgr Jacques Gaillot s’était d’abord vu confier plusieurs responsabilités pastorales au séminaire de Reims, à Saint-Dizier puis dans le diocèse de Langres, avant d’être nommé évêque d’Évreux en 1982.

Le jeune évêque se fait remarquer par une série de prises de positions personnelles : en faveur d’un jeune objecteur de conscience poursuivi devant le tribunal d’Évreux en 1983 ; contre le texte de l’épiscopat sur la dissuasion nucléaire la même année ; pour le soulèvement palestinien des territoires occupés en 1985 ; pour l’ordination d’hommes mariés en 1988, etc

Mgr Joseph Duval, président de la Conférence des évêques de France (CEF), et le cardinal Albert Decourtray, tentent à plusieurs reprises de l’alerter et de « lui rappeler ses devoirs d’évêque catholique ». Finalement, le 13 janvier 1995 – en l’absence de Jean-Paul II à Rome, notent ses proches –, la décision de la Congrégation pour les évêques tombe : Mgr Jacques Gaillot devient évêque titulaire de Partenia, en Mauritanie, un siège auquel n’est plus attachée aucune responsabilité concrète depuis des siècles.

Logé d’abord dans un squat du 17ème arrondissement de Paris, puis chez les religieux spiritains dans le 5e arrondissement, dont il partage la vie communautaire et de prière, il continue à œuvrer auprès des sans-papiers et des mal-logés.

Il crée un site <Web partenia.org> lui permet de maintenir le lien avec ses amis. En décembre 1995, il est reçu par Jean-Paul II à Rome : une rencontre interprétée par son entourage comme le signe que le Pape « n’y était pour rien ».

En mai 2000, à l’occasion de l’année du Jubilé, Mgr Louis-Marie Billé, président de la Conférence des évêques de France et archevêque de Lyon, prend l’initiative de l’inviter à Lyon pour une rencontre œcuménique. Dans une lettre, il lui écrit qu’il reste « bien notre frère dans l’épiscopat », mais l’ancien évêque d’Evreux, parce qu’il n’est pas invité aux assemblées plénières à Lourdes, a toujours le sentiment d’être « au ban » de la CEF.

Avec le temps, " ce qui compte désormais c'est de laisser maintenant davantage la place au silence et à la prière ». L’accueil au Vatican, ce 1er septembre par le pape François est loin d’être un acte anodin. Celui qui a placé la miséricorde au centre de sa devise pontificale, et au cœur de tout son sacerdoce, témoigne envers l’ancien évêque d’Évreux que toute rencontre, dialogue, et unité ne sont pas seulement des mots.

« Que ce serait beau si tous pouvaient admirer comment nous prenons soin les uns des autres. Comment mutuellement nous nous encourageons et comment nous nous accompagnons » , se prenait à rêver, Mgr Gaillot, le 7 juillet, à la fin d’une homélie sur l’unité, lors d’une messe à Quito, en Équateur. (source : Apic et CNN)

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