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FlashPress - Infocatho
du 3 au 6 septembre 2015 (semaine 36)
 


- 6 septembre
2015 - France
RESPECTER ET NON PAS MANIPULER LA MÉMOIRE D'UN ENFANT

Une controverse s’est développée ces derniers jours : pourquoi, à la différence d’autres journaux européens, les quotidiens français n’ont-ils pas publié dès le premier la photo du corps d’Aylan, cet enfant de 3 ans mort sur le rivage turc ?

Des commentateurs ont voulu y voir un signe d’indifférence ou d’inhibition.. À cette question et à ces accusations, le quotidien "La Croix" ne pouvait répondre que pour elle-même. Nous nous associons au point de vue de son éditorialiste, Guillaume Goubert.

" Nous n’avons pas publié cette image, écrit-il, et nous ne la publierons pas en raison de l’idée que nous nous faisons de la dignité humaine. Nous nous l’interdisons par respect pour la mémoire d’une personne et pour la douleur de ses proches.

" Il ne faut pas, nous dit-on, détourner le regard. La Croix – comme la plupart de ses confrères – n’a jamais cessé d’attirer le regard de ses lecteurs sur ce qui se joue depuis des années en Méditerranée et autour de la Méditerranée.

" Nous sommes allés à Lampedusa, à Ceuta, à Calais, à Kos pour faire connaître les drames que vivent les réfugiés de la guerre et de la misère. Mais aussi les difficultés et la générosité de ceux qui sont en première ligne pour les accueillir. Nous avons tenu le tragique décompte des morts, adultes et enfants, noyés ou asphyxiés dans les embarcations et les camions de passeurs criminels.

" En disant cela, il ne s’agit pas de se justifier mais d’essayer de comprendre pourquoi tous les efforts d’information et de mobilisation – pensons à la visite du Pape François à Lampedusa il y a déjà deux ans – n’ont pas suffi à modifier le terrible cours des choses. Trop nombreux sont ceux qui ont cru à une crise passagère.

" Mais, cet été, l’évidence s’est imposée. Le flot des réfugiés est devenu si gros qu’il ne peut être ni stoppé ni ignoré. C’est cela dont la mort d’Aylan est devenue le symbole. Plus que jamais, il faut informer et, davantage encore, agir. Le corps d’un enfant nous interdit de reconstruire le mur de l’indifférence. (source
: La Croix)

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