- 6 septembre 2015 -Allemagne
UN ASILE PLUS QUE JAMAIS D'ACTUALITÉ

Beaucoup discuté, souvent critiqué, l’asile qu'offre l'Église à des immigrés comme dernier ressort, reste d’actualité confirment les évêques dans un « mode d’emploi » publié le 31 août.

Parmi les indications pratiques, il faut être clair sur la manière d’agir comme ultime possibilité d’éclairer la situation des demandeurs d’asile. Il donne aussi des suggestions pour aborder ce droit que l’Eglise maintient car il est conforme aux directives européennes sur l’asile rendu public en 2013.

Pour le président de la commission des migrations de la conférence épiscopale allemande, l’évêque de Hildesheim, Mgr Norbert Trelle, cet asile d’Eglise doit toujours être considéré comme le dernier moyen d’éviter des actions contraires aux droits de l’homme et ne peut en aucune manière servir comme un « moyen de combat politique ».

Au contraire, il doit donner la possibilité d’entrer en dialogue avec les autorités afin qu’elles examinent une dernière fois la situation sur le plan légal et éventuellement faire apparaître des nouvelles pistes qui n’avaient peut-être pas été prises en compte jusque-là. Il a fait remarquer que dans bien des cas une solution avait pu être trouvée dans un dialogue avec les autorités.

Issu d’une longue tradition remontant au Moyen Age, l’asile d’Eglise allemand a fait l’objet de discussions avec l’Office fédéral pour les migrations et les immigrés qui devraient aboutir à l’automne à des règles en vue d’une réelle collaboration. Le principal reproche qui est fait aux autorités religieuses, c’est l’utilisation frauduleuse de ce droit.

D’où la déclaration du ministre de l’Intérieur Thomas de Maiziere « quand il s’agit de l’asile d’Eglise j’ai deux cœurs qui battent : en tant que ministre je dois m’y opposer et comme chrétien je suis conscient de la tradition dont il est issu ».
En fait beaucoup de bruit est fait en Allemagne autour de cet asile qui ne concerne que relativement peu de cas.

Selon la Conférence épiscopale allemande il n’est utilisé actuellement que dans 293 cas concernant 454 personnes. Ce nombre est pourtant près du double de celui de l’année dernière, à savoir 135 cas concernant 244 personnes. Mais c’est très peu comparé au nombre de demandeurs d’asile : 800.000 attendaient pendant ce temps-là un règlement de leur cas. (source : KNA.)

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