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du 17 au 20 septembre 2015 (semaine 38)
 


- 20 septembre
2015 - Canada
L'OFFICE NATIONAL DE LA LITURGIE (ONL) QUITTE LE QUÉBEC POUR OTTAWA

Son départ dans une région anglophone inquiète le secteur français, après 40 ans de présence au Québec. Il rejoint les bureaux de la Conférence des évêques catholiques du Canada, CECC.

Cette décision est justifiée par le désir de réduire les dépenses et par la volonté d’avoir une plus grande collaboration avec l’office anglophone son homologue.

La décision n’émane pas de l’Office national de liturgie (ONL) : c’est plutôt le Conseil permanent de la CECC qui l’impose à l’ONL, après avoir consulté la Commission épiscopale pour la liturgie et les sacrements et les évêques du Secteur français.

L’ONL est le bras exécutif de la Commission épiscopale pour la liturgie et les sacrements. Il s’agit d’ailleurs de l’unique commission de la CECC qui est séparée entre le secteur francophone et le secteur francophone. La mission de l’ONL est essentiellement de former et d’informer les diocèses canadiens en matière de liturgie, mais aussi d’éditer des ouvrages nécessaires aux célébrations liturgiques.

L’idée de déménager l’ONL à Ottawa ne date pas d’hier, mais la proposition se butait toujours à des réticences, notamment chez les évêques francophones. Il y a une dizaine d’années, la décision de déménager avait été prise pour être ensuite suspendue.

Le président de la Commission épiscopale pour la liturgie et les sacrements de la CECC, Mgr Yvon-Joseph Moreau, évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, évoque diverses raisons pour justifier cette décision. Il mentionne d’abord comme les deux principales causes du déménagement le besoin de réduire les dépenses et d’avoir une meilleure coordination entre les offices liturgiques francophone et anglophone. Il ajoute également qu’à la CECC, on voulait s’assurer du « caractère national » de l’ONL, que l’on trouvait actuellement « trop centré sur le Québec ».

L’annonce du déménagement de l’ONL a été accueillie avec inquiétude au Québec. La contractuelle responsable du parcours de formation liturgique et sacramentelle de l’office, Marie-Josée Poiré, se dit « préoccupée » et se demande quel impact la décision aura sur l'avenir de l'animation de la liturgie chez les francophones.

« En allant à Ottawa, l’office s'éloigne des lieux de réflexion au Québec », note celle qui travaille dans le domaine de la liturgie depuis une trentaine d’années.

« D’une part, je comprends le principe de la centralisation : on pourra côtoyer les collègues anglophones, ce qui n’est pas méchant en soi dans un monde comme le nôtre. Mais d’autre part, je n’achète pas l’idée de centraliser un service francophone dans un milieu anglophone. »

Le directeur de l’ONL, l’abbé Louis-André Naud, estime que la nouvelle du déménagement a été reçue avec un certain scepticisme au Québec, et qu’il y a derrière ce déménagement la peur de perdre l'identité francophone par rapport à l'identité anglophone en matière de liturgie.

« Je pense que c'est la crainte, oui. Mais il y a aussi un respect mutuel à la CECC : on est dans le bilinguisme et dans le biculturalisme. Chacun y exprime sa vision dans une logique de collaboration », modère-t-il, ajoutant que « ce n’est pas parce qu’on change de milieu qu’on perd notre identité ».
(source : RVM)

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