- 30 septembre 2015 - Philadelphie - 27 septembre
DEVANT LES CHANGEMENTS DE NOTRE TEMPS
«Les chrétiens ne sont pas ‘‘immunisés’’ contre les changements de leurs temps » et le Pape en attendant la messe de clôture de la huitième Rencontre a porté sur un regard socio-pastoral sur la situation actuelle de l'Église.
Aux 300 évêques invités à cette rencontre mondiale il a rappelé : « Le principal défi pastoral de notre époque en évolution est d’aller résolument vers la reconnaissance du don des familles que Dieu nous fait. Sans la famille, même l’Eglise n’existerait pas ».
Les
mutations bousculent aujourd’hui la famille chrétienne : « Ces changements nous affectent tous, croyants comme non-croyants. Les chrétiens ne sont pas ‘‘immunisés’’ contre les changements de leurs temps ».
Le pasteur doit accompagner ces mutations, conseiller les jeunes et les moins jeunes : « Notre ministère a besoin d’approfondir l’alliance entre l’Église et la famille. Autrement, il devient aride, et la famille humaine sera irrémédiablement toujours plus loin, par notre faute, de la joyeuse Bonne Nouvelle de Dieu », a-t-il encore dit avant d’exhorter les évêques à la patience.
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Pour l’Eglise, la famille n’est pas d’abord et avant tout une cause de préoccupations, mais plutôt la joyeuse confirmation de la bénédiction de Dieu sur le chef d’œuvre de la création. Chaque jour, à travers le monde, l’Eglise peut se réjouir du don du Seigneur de tant de familles qui, même au milieu de dures épreuves, restent fidèles à leurs promesses et gardent la foi !
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Je voudrais dire que le principal défi pastoral de notre époque en évolution est d’aller résolument vers la reconnaissance de ce don. Malgré tous les obstacles devant nous, gratitude et appréciation devraient prévaloir sur les préoccupations et les plaintes.
La famille est le lieu fondamental de l’alliance entre l’Eglise et la création de Dieu. Sans la famille, même l’Eglise n’existerait pas. Et elle ne pourrait pas non plus être ce qu’elle est appelée à être, à savoir «le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain » (Lumen Gentium, n. 1).
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Pour décrire notre situation aujourd’hui, j’utiliserais deux images familières : les boutiques de quartier et nos grands supermarchés.
" Il y eut une époque où une boutique de quartier avait tout ce qui était nécessaire pour la vie personnelle et familiale. Les produits pouvaient n’être pas exposés adéquatement, ou ne pas offrir beaucoup de choix, mais il y avait un lien personnel entre le marchand et ses clients. Le commerce se faisait sur la base de la confiance, les gens se connaissaient, ils étaient des voisins. Ils se faisaient confiance mutuellement. Ils avaient construit la confiance. Ces boutiques étaient souvent connus simplement comme ‘‘le marché local’’.
Par la suite, un autre genre de commerce s’est répandu : le supermarché. D’immenses espaces avec une gamme variée de marchandises. Le monde semble devenir l’un de ces grands supermarchés ; notre culture est devenue de plus en plus compétitive.
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Devrions-nous blâmer les jeunes gens parce qu’ils ont grandi dans ce genre de société ? Devrions-nous les condamner parce qu’ils vivent dans ce genre de monde ? Devraient-ils écouter leurs pasteurs qui disent que tout était mieux avant, que le monde s’écroule et que si les choses continuaient ainsi, qui sait où nous aboutirions ?
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Non, je ne pense pas que ce soit la bonne voie. En tant que pasteurs suivant les pas du Dieu Pasteur, nous sommes appelés à rechercher, à accompagner, à relever, à soigner les blessures de notre temps ; à regarder les choses de manière réaliste, avec les yeux de quelqu’un qui se sent appelé à l’action, à la conversion pastorale.
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Nous avons besoin d’investir nos énergies non pas tant en ressassant les problèmes du monde qui nous entourent et les mérites du christianisme, mais en adressant une invitation sincère aux jeunes à être courageux et à opter pour le mariage et la famille.
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Un pasteur proclame la parole de Dieu sereinement mais passionnément. Il encourage les croyants à viser haut. Il rendra ses frères et sœurs capables d’écouter et d’expérimenter la promesse de Dieu, qui peut étendre leur expérience de la maternité et de la paternité à l’horizon d’une nouvelle ‘‘familiarité’’ avec Dieu (cf. Mc 3, 31-35).
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Un bon pasteur renonce à l’amour d’une famille précisément afin de focaliser toutes ses énergies, et la grâce de sa vocation particulière, sur la bénédiction évangélique de l’amour des hommes et des femmes qui font avancer le plan divin de la création, en commençant par ceux qui sont perdus, abandonnés, blessés, brisés, abattus et privés de leur dignité.
Cette oblation à l’agapè de Dieu n’est certainement pas une vocation qui manque de tendresse et d’affection ! Il nous suffit de regarder Jésus pour le comprendre (cf. Mt 19, 12).
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Aux yeux de la foi, c’est un signe très précieux. Notre ministère a besoin d’approfondir l’alliance entre l’Eglise et la famille.
" Nous sommes appelés à planter, alors, même une Samaritaine avec cinq ‘‘hommes qui ne sont pas ses maris’,’ découvrira qu’elle est capable de témoigner. Et pour chaque jeune homme riche, sentant avec tristesse qu’il a encore besoin de réfléchir, un publicain avancé en âge descendra de l’arbre et donnera le quadruple aux pauvres, à ceux pour qui, jusqu’alors, il n’avait jamais eu la moindre pensée." (source : VIS)
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