- 4 octobre 2015 - Synode
L'AFRIQUE : UNE PLURALITÉ DE VOIX
A la veille du Synode sur la famille, l'Église africaine nous rappelle ses positions culturelles traditionnelles. Même si certains évêques et leurs communautés, s'ouvrent à la flexibilité, du Ghana à l'Afrique du Sud.
"Au synode de l'Afrique doit parler d'une seule voix", a dit Mgr Mbilingi Gabriel, archevêque de Lubango, en Angola et Président du Symposium des Conférences Épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SECAM), le 11 Juin à Accra lors d'une réunion sur le thème de la famille, au nom les évêques du continent.
Cette position des évêques africains n'en est pas pour autant monolithique. Cette vision est simpliste. Sans aucun doute l'année dernière, dans le continent on trouva une vision plus rigoureuse de la famille, comme celle du cardinal archevêque de Durban, en Afrique du Sud, Wilfrid Fox Napier, qui en octobre sera parmi les quatre présidents délégués du synode.
Une ligne qui a été réitérée lors de la réunion à Accra par le cardinal Robert Sarah, qui a exhorté les participants à "ne pas avoir peur de répéter" l'enseignement reçu sur les questions du mariage et de la famille. Mais, ni lui ni d'autres prélats sont autant rigides et rigoristes que le cardinal Burke. Leurs récentes déclarations témoignent de la possibilité d'un débat le plus vif sur au moins une question ouverte : l'accès possible à l'Eucharistie des divorcés remariés.
Si trois des cinq cardinaux qui sont intervenus à Accra (les archevêques John Njue de Nairobi, Polycarp Pengo de Dar Es Salaam et Christian Tumi, Archevêque émérite de Douala) semblent se poser essentiellement la même ligne que l'archevêque guinéen Mgr Sarah, une vision différente s'est ouverte à travers le discours de Berhaneyesus Souraphiel.
Le cardinal éthiopien, qui a reçu le chapeau rouge du pape François au cours du dernier consistoire, a récemment expliqué qu'il attendait "une nouvelle flexibilité" après le synode. L'utilisation d'un terme cher aux tenants de la thèse de l'ouverture (également appelée "miséricorde"), dont le cardinal Walter Kasper, est considérée comme une source d'inspiration, et montre que les postions ne sont pas aussi assise qu'on pourrait le croire en Afrique.
Dans le même sens, à l'ouest du continent, Mgr Charles Palmer-Buckle, qui est archevêque d'Accra et qui participera en tant que délégué au synode fait valoir que le véritable enjeu n'est pas "de faire des déclarations avec une approche globale", mais "quand une personne vient à moi, je m'assoie avec elle, ou avec sa famille pour discuter de la situation et trouver des solutions dans des cas individuels et personnels".
Des signaux clairs dans ce sens arrivent, enfin, par l'Église d'Afrique du Sud, où les positions du cardinal Napier ne sont pas les mêmes que celle des délégués de la Conférence épiscopale (SACBC, qui comprend également les évêques du Swaziland et du Botswana).
Ces derniers - Mgr Stephen Brislin de Cape Town et Mgr Zolile Mpambani Kokstad - ont reçu un mandat explicitement axée "sur la position de 'miséricorde' et de la vertu qui se trouve au milieu, qui ne soit pas trop rigide ou relative".
L'éditorial de "The Southern Cross", consacré en particulier à la loi "anti-gay" votée par les parlements du Nigeria et de l'Ouganda, nous livre une vision de la diversité d'opinion au sein de l'Église en Afrique et montre que le synode n'est pas encore joué notamment à propos des deux principaux problèmes qui s'y pose, la place des divorcés remariés et des couples de même sexe. (source : Apic et CNN)
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