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du 7 au 11 octobre 2015 (semaine 41)
 


-11 octobre
2015 - Synode - Birmanie
LES FAMILLES TRADITIONNELLES SONT MENACÉES


« Les familles sont encore très traditionnelles » en Birmanie, mais ce « mode de vie (…) est menacé », estime Mgr Charles Bo, cardinal archevêque de Rangoun, qui participe au Synode sur la famille.

Il réfléchit au « contexte particulier » du pays dans une interview accordée à l’agence Églises d’Asie (EDA) le 28 septembre.

Il a parlé au Synode de cette famille traditionnelle et au "contexte particulier" qui reste encore « stable », mais commence à ressentir l’impact de l’ouverture du pays après les rigoureuses années du régime militaire. 

« Les gens se sentent maintenant très libres d’exprimer leur opinion, raconte Mgr Bo. Il y a davantage d’offres d’emploi pour les travailleurs grâce à la croissance économique dans les villes. (…) Les familles ont bénéficié de l’ouverture du pays. Elles s'éloignent des coutumes rurales»

En même temps, le développement des technologies de communication entraîne de nouveaux risques pour ces familles traditionnelles. « Ces dernières années, la consultation des sites pornographiques a augmenté, note l’archevêque de Rangoun.

" Tout cela peut affecter nos familles qui sont très pieuses ainsi que les enfants qui ont traditionnellement beaucoup de respect pour leurs parents. Cela peut affecter les couples aussi. C’est inquiétant. »

« Même si c’est interdit, le nombre d’avortements augmente. La fidélité n’est plus une valeur respectée comme auparavant. Le respect des enfants pour leurs parents n’est plus le même. C’est le résultat du développement économique et de l’essor des technologies de communication. »

Cette nouvelle situation complique les problèmes existant déjà dans le pays. « Nos familles souffrent d’une grande pauvreté héritée du régime militaire. C'est pourquoi beaucoup de travailleurs émigrent et partent travailler en Malaisie, en Thaïlande, en Corée du Sud ou encore au Japon. Les familles sont séparées.

" Nous avions donc un modèle traditionnel de la famille qui est très bon, mais qui souffre désormais du fait de ces séparations et du manque d’éducation dans le pays. »

La situation des femmes est aussi complexe. « De plus en plus les filles tombent dans la prostitution. Beaucoup de femmes birmanes sont vendues en Chine, à cause de la politique de l’enfant unique. Des Chinois les prennent pour femmes de manière temporaire et elles reviennent en Birmanie après avoir donné naissance là-bas. Tous ces problèmes sont liés à la pauvreté. »

Mêmesi elle est minoritaire, l’Église catholique est alors très important dans ce contexte particulier, estime Mgr Bo. « L’Église doit sensibiliser et guider les familles. Nous avons besoin de guides et de pasteursl. Les enseignements moraux de l’Église ont toute leur importance dans ce contexte. L’Église va devoir accompagner davantage les familles. »

En ce qui concerne le modèle traditionnel de la famille, qui a marqué jusqu'alors un grand nombre de nos fidèles.il n’est pas à discuter. « Nous craignons que l’Église qui se dessine actuellement aille contrer ces principes séculaires.

Mais nous avons tout à craindre que cette évolution de la société n'en vienne à remettre en cause l'idéal de l'Église et l’indissolubilité du mariage. Mais elle devra avoir davantage de compréhension et d’attention pastorale pour les remariés, pour ceux qui vivent en concubinage, ou pour les homosexuels, afin que personne ne se sente exclu. »

" Mais c'est aussi une inquiétude." Cette ligne directrice introduite par le pape François est approuvée par l’archevêque de Rangoun. « Je pense qu’il faut avoir davantage d’attention pour ces gens. Il faut une approche compatissante, d'autant qu'il y a, de nombreux exemples de personnes dont le second mariage est très stable depuis des dizaines d’années, et qui ont des petits-enfants, explique Mgr Bo.

" Ils ne peuvent pas recevoir la communion quand ils vont à la messe le dimanche. Je crois que l’Église devrait autoriser ces personnes-là à recevoir le corps du Christ. Car le Christ est justement venu pour les pécheurs, les gens qui étaient en dehors des lois, les instables.

" De surcroît, dans le cas du remariage d’une personne, l’autre partie qui se marie pour la première fois n’a parfois rien à se reprocher. Personnellement, je suis pour que les divorcés remariés puissent communier." (source
: Mepasie)

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