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FlashPress - Infocatho |
du 7 au 11 octobre 2015 (semaine 41) |
« De plus en plus de jeunes chrétiens étudient ou travaillent avec des personnes de religions différentes. Ils nouent des relations puis souhaitent se marier », explique le P. Mintu Lawrence Palma, responsable de la pastorale familiale à l’archidiocèse de Dacca, au Bangladesh. Au Pakistan, plus que les divorces, « les mariages interreligieux sont une de nos principales préoccupations ; ils sont en augmentation constante », confie Mgr Joseph Coutts, archevêque de Karachi et président de la Conférence épiscopale pakistanaise. Malheureusement, « force est de constater que la plupart de ces mariages ne sont pas des mariages heureux », souligne l’archevêque, qui sera l’unique représentant du Pakistan au synode. De plus, « pour un musulman, avoir une deuxième épouse est légal, ce qui ajoute un problème supplémentaire, s’il a déjà épousé une femme catholique en première noce, explique encore l’archevêque de Karachi. Les cas de mariage interreligieux où l’homme est chrétien et la femme musulmane sont, dans les faits, tout simplement impossibles car s’ils ont lieu, le couple est obligé de se cacher ou de fuir, sous peine de persécutions ». En Asie du Sud-Est, notamment en Indonésie, pays dont 87 % des 250 millions d’habitants sont musulmans, l’Eglise catholique (3 % de la population) rencontre également ce type de difficultés. « Nous percevons des difficultés au sein des familles, et il y a de plus en plus de séparations », déclare Mgr Franciscus Kopong Kung, évêque de Larantuka et président de la Commission pour la famille de la Conférence épiscopale indonésienne. Autre défi pour l’Eglise en Indonésie : celle des mariages coutumiers. « Les coutumes locales jouent un rôle primordial dans la culture indonésienne, en particulier pour les mariages. Comment convaincre les couples catholiques de venir se marier à l’Eglise, de cheminer vers le sacrement du mariage alors qu’ils ont déjà célébré un mariage coutumier ? », s’interroge Mgr Kopong Kung. En Inde, les mariages interreligieux concernent principalement des mariages avec un conjoint ou une conjointe hindou. Alors le véritable défi des mariages interreligieux se situe lorsque le conjoint garde sa propre foi et que les enfants ne sont pas baptisés. « Ces personnes restent en marge des communautés catholiques avec une partie de leur famille non baptisée, des mariages considérés comme invalides. Ces familles ne se sentent pas accueillies avec bienveillance par les paroissiens, les prêtres ou les évêques » « Au lieu d’essayer d’éviter les mariages interreligieux, l’Eglise gagnerait à les considérer comme une chance. Elle gagnerait à montrer le visage accueillant du Christ, en accueillant ces familles interreligieuses ; c’est une belle opportunité pour une évangélisation véritable, pas au sens de convertir l’autre par le baptême, mais au sens d’apprendre à respecter et à aimer l’autre dans sa différence, comme le Christ nous le commande. Le P. Joseph Chinayyan, secrétaire général de la Conférence épiscopale indienne (CBCI), espère, quant à lui, que ce synode permettra d’élaborer un guide pastoral concret pour aider les prêtres et les paroisses à accompagner les familles interreligieuses, car « jusqu’à présent, l’Eglise n’a pas d’approche pastorale spécifique pour accompagner ces familles dans leur quotidien, ni pour les aider en cas de difficultés ». Au Sri Lanka, pays majoritairment bouddhiste, les mariages interreligieux sont également en hausse. Dans le diocèse de Galle, « plus de 70 % des mariages interreligieux impliquant un ou une catholique sont célébrés avec une personne bouddhiste ». |