- 14 octobre 2015 - Syrie
LE P. MOURAD EST LIBÉRÉ
Le Père Jacques Mourad, prêtre catholique syriaque enlevé le 21 mai par les djihadistes de l’Etat islamique a été libéré le 10 octobre dernier, annonce le dimanche 11 octobre l “Aide à l’Eglise en Détresse” (AED) pour la Suisse romande.
Cette libération a été confirmée par une source épiscopale à Homs et par des proches du monastère de Mar Moussa (Deir Mar Musa al-Habachi, ou Saint Moïse l’Abyssin), le monastère jumeau de Mar Elian. Le Père Mourad avait été enlevé par des hommes armés dans son monastère de Mar Elian (Saint Julien), dont il était le prieur, dans la ville syrienne d’Al-Qaryatayn, où il était également curé de la paroisse syro-catholique de la ville, peuplée en grande majorité de musulmans sunnites.
Il a été kidnappé en même temps que le diacre Boutros Hanna à l’intérieur du monastère, que les terroristes ont détruit au bulldozer en août dernier. Les djihadistes ont pris en otage des dizaines de familles chrétiennes dans ce lieu situé au sud-est de Homs et au nord-ouest de Damas.
Dans son monastère vieux d’au moins 15 siècles, le Père Mourad accueillait depuis toujours de nombreux musulmans venus chercher du soutien dans ce lieu protégé.
Le responsable d’AED souligne que le Père Mourad était respecté et aimé de la population, principalement à cause de l’aide humanitaire qu’il apportait à tous, chrétiens comme musulmans chiites ou sunnites.
Jusqu’à son enlèvement, la réputation du prêtre catholique l’avait protégé des attaques, mais l’arrivée de groupes comme Daech, composés surtout d’étrangers, avait changé la donne, explique Roberto Simona. L’enlèvement du Père Mourad a eu lieu alors que le prêtre travaillait à l’organisation de l’accueil prévisible d’un afflux de réfugiés de Palmyre, qui venait de tomber aux mains des djihadistes.
“Ceux de Daech, on les reconnaît à leur longue barbe, à leurs cheveux longs et à l’absence de moustache. Ce sont des jeunes, qui s’enrôlent principalement pour avoir un salaire. Daech vend de l’essence et fait du commerce dans la ville, aux yeux de tous.
Mais leurs chefs, ce sont souvent des étrangers, des Afghans, des Pakistanais, qui ne connaissent pas les us et coutumes locales, et veulent imposer leur vision de l’islam radical. Ils n’ont aucun respect pour le riche patrimoine culturel de la Syrie. Ils veulent faire table rase, et c’est aussi ce qui fait hésiter nombre de sunnites à suivre ce programme financé de l’étranger, bien qu’il corresponde à certains milieux radicalisés”. (source : cath.ch)
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