- 17 octobre 2015 - Corée du Nord
LES RÉFUGIÉS EN CORÉE DU SUD PRÉFÈRENT LE PROTESTANTISME.
Depuis la famine des années 1955-1996, le nombre des réfugiés nord-coréens pour gagner la Corée du Sud via la Chine atteint les 30.000. Pourquoi ces nord-coréens choisissent-ils en Corée du Sud de se convertir au protestantisme ?
(NB) nous nous excusons de la longueur de cette fiche, mais nous avons préféré comme 'habitude aborder de telles questions dans leur essentiel)
Parmi ces réfugiés, une bonne partie a bénéficié, à un moment ou à un autre, de l’aide de réseaux de passeurs chrétiens, catholiques parfois, protestants le plus souvent.
Des sondages ont été réalisés depuis le milieu des années 2000 indiquent les origines de ces conversions massives au protestantisme lorsque la famine des années 1995-1996 a tué un demi-million de personnes en Corée du Nord. Fuyant par dizaines de milliers vers la Chine, franchissant la frontière, se retrouvent en Chine et les premiers mots chinois que ces Nord-Coréens apprenaient, une fois en Chine populaire étaient « jiaohui », ce qui signifie ‘église’.
La plupart étaient attirés par les croix brillamment éclairées qui trônent au sommet de bon nombre d’édifices dans les villes chinoises proches de la frontière, notamment dans la préfecture de Yanbian, peuplée majoritairement de Chinois ethniquement coréens. Pour passer la frontière, il suffit de franchir le fleuve Tumen, souvent peu profond et relativement facile à traverser.
Ces réfugiés étaient en quête de nourriture et de vêtements secs. La nourriture y était abondante mais aussi des règles strictes : chauqe jour, l’étude de la Bible était au programme. Il était demandé à certains de repartir en Corée du Nord pour y mener un travail missionnaire, par exemple de diffuser des bibles afin de faire pénétrer l’Evangile au cœur de ce qui est très certainement le pays le plus fermé de la planète.
Parmi ceux qui ne retournaient pas en Corée du Nord mais qui restaient en Chine, certains ont travaillé et étudié pendant plusieurs années, notamment à Yanji, principale ville de la préfecture de Yanbian. D’autres ont continué leur chemin vers d’autres grandes villes de Chine, ou bien ont pu partir jusqu’en Mongolie ou en Asie du Sud-Est où ils ont demandé asile auprès des ambassades sud-coréennes.
Une fois arrivés en Corée du Sud, le parcours des réfugiés est parfaitement balisé : ils sont envoyés au Centre d’investigation centrale où les autorités sud-coréennes s’assurent qu’ils ne sont pas des espions nord-coréens ; ils passent ensuite par le Centre de Hanawon où ils reçoivent une formation pour s’adapter à la vie en Corée du Sud. Et dans ce centre, ils ont accès à des services religieux, protestants, catholiques et bouddhistes.
Selon certains observateurs – analyses corroborées par des réfugiés nord-coréens –, les nouveaux pensionnaires du Centre de Hanawon préfèrent souvent ce qui est proposé par les organisations protestantes, tout simplement parce que le repas offert après le service dominical et les cadeaux qui leur sont distribués à cette occasion sont plus généreux que chez les autres organisations. De fait, les protestants consacrent plus de temps et d’argent à ces activités, en comparaison de ce que font les autres organisations religieuses présentes sur place.
Et là, ce sont les Eglises protestantes qui se montrent les plus actives pour venir en aide à ces nouveaux citoyens complètement perdus dans leur nouvel environnement.
Des pasteurs protestants et des laïcs s’occupent d’eux d'un point de vue pastoral ; ils reçoivent des compensations financières s’ils viennent assister aux services religieux, aux groupes d’étude de la Bible, aux sessions de formation à l’emploi et à toute une gamme de services et de propositions diverses.
En comparaison de l’Eglise catholique, plus organisée et centralisée, les communautés protestantes, du fait de leur variété et de leur autonomie propre, se montrent plus accueillantes à la varité des attentes spirituelles de ces nouveaux fidèles.
C'est l'Église sud-coréennes qui assiste
et qui hésite à demander à ces réfugiés dc les aider à travailler avec le clergé, les catéchistes et les laïcs sud-coréens.
Chacun de ces comités diocésains devra mener des campagnes afin que les catholiques sud-coréens se défassent de leurs préjugés concernant les réfugiés, à savoir que ceux-ci sont toujours soupçonnés d’être des assistés ou des espions du Nord communiste.
Comprendre les Nord-Coréens pour ce qu’ils sont en tant que personne sera toujours une meilleure solution plutôt que de chercher à leur venir en aide en les comblant de cadeaux et de biens matériels.
Il y a lieu de redéfinir le "prosélytisme". Comme tout un chacun, les Nord-Coréens tendent à préférer les personnes en fonction de ce qu’elles font, plutôt qu’en fonction de ce qu’elles disent. Une telle approche permettrait de surcroît de créer les conditions de ce à quoi la plupart des Coréens rêvent, à savoir de devenir des fidèles avec leur personnalité propre afin de susciter des zones de contacts culturels. (source : Mepasie)
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