- 17 octobre 2015 - Synode
LES INTERVENTIONS DES ÉGLISES ORTHODOXES
Le 16 octobre, au cours de la douzième congrégation les Pères synodaux ont suivi les interventions des représentants des autres confessions chrétiennes, en particulier celles des Églises orthodoxes dont voici quelques extraits:
-Mgr. Yostinos Boulos Safar, Archevêque syro-orthodoxe de Zahlé et de la Bekaa (Liban) a fait trois observations dont la principale est que "pour l'orthodoxie...la question de la communion eucharistique me conduit à partager avec vous une certaine expérience.
" Dans l'Eglise orthodoxe orientale, on croit au principe de l'économie...un principe qui trouve dans le sacrement de l'Eucharistie un médicament pour les âmes blessées, ainsi que d'une aide pour les personnes qui veulent récupérer leur rapport au Seigneur.
" Ce sacrement salvifique ne devrait pas faire partie des normes de punition, sauf dans certains cas exceptionnels. L'Eucharistie est pas une récompense mais le moyen par lequel le Seigneur Jésus guérit nos faiblesses, et nous attire à lui. Comme l'a dit le Pape François, l'Eucharistie est pas un prix pour les bons élèves, mais la force des pécheurs".
Puis l'archevêque de Zahlé, au Liban, a évoqué les conséquences religieuses de l'émigration due à la guerre en Syrie et en Irak. "Cela a créé de nouveaux défis pour les familles chrétiennes, qui ont fui dans les deux pays voisins ainsi que vers l'Europe. Le danger est qu'on affecte l'identité culturelle, sociale et spirituelle de ces familles".
-Pour le représentant de SS Bartholomeos, Patriarche oecuménique de Constantinople, Mgr Stephanos (Estonie) prend la parole : "Il semblerait qu'aujourd'hui le mariage et la filiation aient changé de signification. Dans bien des pays, le législateur met peu à peu en place de nouvelles normes en la matière.
" Ces mutations de la famille nous interpellent directement et créent à juste titre des inquiétudes face à ces évolutions et à ces diversifications des structures familiales qui se font au nom de l'égalité et du refus d'établir des discriminations. On peut répondre que le juridique confirme sans doute une réalité sociale nouvelle mais pour l'Eglise, le sacrement de mariage, s'il est lucidement souhaité, ne relève pas d'elle comme simple institution mais avant tout comme mystère de vie.
" Le mariage n'a de sens que dans la foi au Christ, à l'Evangile, dans la certitude que les actions du Christ continuent dans l'Evangile, puisque tels sont justement les sacrements. Notre première tâche est donc bien l'évangélisation... Peut-être pourra-t-on aider, jeunes ou moins jeunes, souvent incertains, parfois psychologiquement immatures...à se percevoir autrement, à se libérer d'un lien trop fusionnel, pour devenir vraiment responsables l'un de l'autre... C'est pour cette raison qu'on ne peut en aucun cas remplacer la famille naturelle par des substituts.
"
Pour conclure je dirai que le message chrétien en matière de mariage n'est pas une loi à imposer mais un exemple à proposer. L'Eglise n'a pas à dicter les lois de l'Etat ou à les bloquer...car elle doit seulement inspirer et sanctifier, non contraindre".
-Le Métropolite Iosif (Patriarcat orthodoxe de Roumanie), a insisté sur un point tout particulièrement: "La famille étant conjugale comme l'est la communauté monastique, elle doit suivre les mêmes principes de chasteté (consécration de la sexualité), d'obéissance (au Christ et les uns aux autres dans une hiérarchie de service), et de pauvreté (mise en commun des biens possédés).
"
La famille est appelée à réaliser la ressemblance de l'image trinitaire de Dieu...par une ascèse continue... La famille est la cellule première de l’Eglise. Aussi les époux participent ils régulièrement à l’Eucharistie en tant que membres du sacerdoce royal... Toutes les caractéristiques de la famille dérivent de sa structure eucharistique, en se fondant essentiellement sur le pardon alimenté par l’humilité qui font grandir l’amour réciproque et transfigure à court et à longue terme la personne et la vie chrétienne.
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La grandeur divine du mariage réside en ce que dans le mariage se trouve une représentation vivante de l’union du Logos avec la nature humaine".
-Le Métropolite Bishoy de Damiette (Eglise copte d'Egypte): "La première mission de l’Eglise envers les personnes à tendances homosexuelles est d'expliquer de la façon la plus tolérante et convaincante que l'homosexualité est un grand péché interdit par Dieu selon les saintes Ecritures.
"
Par conséquent, la mission pastorale principale de l'Eglise est d'encourager ces personnes au repentir en les incitant à mener une vie pure. Si un des conjoints mariés est homosexuel, contraignant l'autre à des rapports contre nature, l'Eglise ne devrait pas forcer le conjoint innocent à poursuivre cette relation matrimoniale sexuelle avec l’autre, parce que cela blesse le conjoint innocent physiquement, physiologiquement et socialement.
"
Notre Eglise permet le divorce dans les cas d'adultère et dans les cas de ce que nous appelons l'adultère légal, qui est tout ce qui est considéré comme un adultère, l’homosexualité, les rapports contre nature, les pressions ou contraintes sur un conjoint innocent" (source : News.va)
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