- 21 octobre 2015 -Japon-Synode
LA FAMILLE CHRÉTIENNE AU JAPON
Au Japon, l’écrasante majorité des mariages implique des conjoints ne confessant pas la même religion, rappelle Mgr Joseph Takami Mitsuaki, Dans ce contexte, l’Eglise doit se demander ce que signifie une famille chrétienne
«Au synode, on a parlé beaucoup de la famille mais il y aussi beaucoup de familles non chrétiennes qui n’ont pas la foi et qui vivent très honnêtement. Elles vivent aussi un cheminement. Or l’Eglise regarde les familles non chrétiennes de haut en bas, c’est un peu égocentrique. Il faut que l’Eglise se positionne d’égal à égal avec ces familles.
Aux yeux de l’Eglise catholique du Japon, les thèmes ont été développés du point de vue de nations où la totalité des membres de la famille sont chrétiens et où les mariages entre un baptisé et un non-baptisé semblent poser problème.
Or, il n'en est pas ainsi au Japon, où la communauté chrétienne représente 0,35% de la population, l’écrasante majorité des mariages impliquant des conjoints ne confessant pas la même religion. Dans ce contexte, il est important, pour l’Eglise de se demander ce que signifient un foyer chrétien et une famille chrétienne.
Les enjeux majeurs des familles catholiques aujourd’hui est celui de la transmission de la foi. "Dans les familles, il y a un problème dans la formation et l’éducation des enfants, car les parents n’arrivent plus à transmettre leur foi
Du fait du vieillissement de la population catholique et du clergé japonais, les jeunes ont tendance à percevoir l’Eglise comme un club du troisième âge, et sont peu disposés à rejoindre les communautés paroissiales, ce qui rend d’autant plus difficile la transmission de la foi à la nouvelle génération.
"Il nous faut vraiment expliquer la foi de manière plus claire, plus convaincante, pour que ce soit plus facile à comprendre pour les enfants et les jeunes. Il faut expliquer la foi et la doctrine de manière plus simple", a déclaré Mgr Takami.
La question des mariages transnationaux est également un sujet qui interpelle l’Eglise catholique du Japon. Sur un million de catholiques dans le pays, plus de la moitié sont des étrangers, les Japonais étant seulement 440 000.
De nombreux catholiques étrangers ont ainsi contracté des mariages civils avec des non-chrétiens, et vivent aujourd’hui leur vie de couple sans passer par l’Eglise, alors qu’ils participent activement à la vie de leurs paroisses, ce qui suscite des besoins pastoraux particuliers.
Dernier enjeu qui n’est pas des moindres : Comment rencontrer le Christ dans une société submergée par un flot d’information continu, où le culte du consumérisme, de l’hédonisme et de l’individualisme est exalté? Pour l’Eglise du Japon, "quand l’esprit et le corps sont consacrés au court terme, les préoccupations spirituelles disparaissent".
Pour l’Eglise catholique au Japon, il est néanmoins important de souligner les points forts de la famille japonaise et la puissance des traditions sur lesquels l’Eglise peut s’appuyer : le Japonais participe ainsi systématiquement aux funérailles et aux mariages qui sont perçus comme une obligation naturelle, et il y a là un enjeu d’accueil et d’hospitalité à relever envers les chrétiens et les non-chrétiens. (source : News.va)
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