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du 18 au 21 octobre 2015 (semaine 43)
 


- 21 octobre
2015 - Synode
DE LA SYNODALITÉ A LA COLLÉGIALITÉ

Le samedi 17 octobre, en célébrant les 50 ans du Synode, une institution créée et réhabilitée par Paul VI, le Pape François a appellé l'Église à plus de "synodalité" et de décentralisation. "

Paul VI a réhabilité cette forme ancienne de concertation, tombée en désuétude depuis des siècles dans l'Église catholique mais régulièrement utilisée dans les Églises orientales et protestantes.

Après les interventions de plusieurs évêques et cardinaux représentant les cinq continents se sont succédés au micro pour revenir sur les grandes heures des précédentes assemblées et sur les avancées permises par ce nouveau mode de gestion des affaires de l’Église catholique, le Pape François a clos ces interventions en rappelant à tous sa conception du Synode, à la lumière de la pensée de saint Jean-Paul II.

Livrant une véritable réflexion sur le ministère pétrinien, il a évoqué la nécessité d’une révision de ce ministère en appelant à une "décentralisation salutaire“ de l’Eglise au profit des épiscopats locaux.

C'est pourquoi au cœur du synode sur la famille, il a souhaité faire grandir la synodalité et la collégialité épiscopale dans l’Eglise. “Le chemin de la ‘synodalité’ est le chemin que Dieu attend de l’Eglise du troisième millénaire“.

Le Pape s’est d’abord livré à une réflexion sur le "sensus fidei", la démarche par laquelle l’ensemble de l’Eglise, laïcs et pasteurs, fait sienne une doctrine qui s’élabore.

“ Comment aurait-il été possible de parler de la famille sans interpeller les familles?“, s’est interrogé le Pape. Et de justifier ainsi la démarche synodale qu’il a souhaitée pour ces deux synodes consacrés à la pastorale familiale, avec l’envoi de questionnaires à travers le monde entre les deux assemblées. “Le troupeau lui aussi possède son propre ‘flair’ pour discerner les nouvelles voies que le Seigneur entrouvre à l’Eglise“.

“Une Eglise synodale est une Eglise de l’écoute“, a insisté le pape, évoquant alors les différentes étapes de cette démarche: “Le chemin synodal commence en écoutant le peuple“, il “se poursuit en écoutant les pasteurs“, à savoir les évêques “qui doivent pouvoir distinguer attentivement parmi les flux changeants de l’opinion publique“.

Le Synode est donc « le point de convergence de ce dynamisme d’écoute, conduit à tous les niveaux de la vie de l’Église ». Tout part des Églises particulières au travers des synodes diocésains. Vient ensuite le niveau des provinces et des régions ecclésiastiques, un niveau crucial car « il n’est pas opportun que le Pape substitue les épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques présentes sur leur territoire ».

Tout culmine au niveau du Pape, « appelé à se prononcer comme pasteur et docteur de tous les chrétiens », et «non à partir de ses propres convictions mais comme témoin suprême ».

" Nous voilà arrivés à un point crucial, celui de la manière dont le Pape exerce son ministère au sein de l’Église, sorte de « pyramide renversée où le sommet se trouve sous la base ». Une position qui souligne le service que doit le Pape à tous. «

" Hier, aujourd’hui et toujours, l’unique autorité est l’autorité du service, l’unique pouvoir est le pouvoir de la croix ». Le Pape François souligne « la nécessité et l’urgence de penser à une conversion de la papauté », expliquant que le Pape n’est pas au-dessus de l’Église mais à l’intérieur, en tant que premier serviteur.

" L'engagement de construire une Eglise synodale, déclare le Pape François,- la mission à laquelle nous sommes appelés, chacun dans le rôle que le Seigneur lui a confiée - est lourde de conséquences œcuméniques. Pour cette raison, continue le Pape, en parlant à une délégation du Patriarcat de Constantinople, s'est récemment réitérée en moi la conviction que «l'examen attentif de la façon d'articuler la vie de l'Eglise, le principe de collégialité et le service de celui qui préside, offre une contribution significative à l'avancement des relations entre nos Eglises ».

" Je suis convaincu que, dans une Église synodale également, poursuit le Pape François, l'exercice de la primauté de Pierre recevra une plus grande lumière. Le Pape n'est pas, par lui-même, au-dessus de l'Église; mais à l'intérieur comme baptisé, un Baptisé au sein du collège épiscopal évêque comme évêque des évêques, appelé dans le même temps - comme Successeur de Pierre - pour diriger l'Église de Rome qui préside à toutes les Églises.

"Alors que je réitère la nécessité et l'urgence de penser à "une conversion de la papauté", répétant volontiers les paroles de mon prédécesseur, le Pape Jean-Paul II: «En tant qu'Evêque de Rome Je sais [...] que la communion pleine et visible de toutes les communautés, dans laquelle, en vertu de la fidélité de Dieu, habite son Esprit ce qui est l'ardent désir du Christ.

" Je suis convaincu que je tiens une responsabilité particulière à cet égard, surtout dans la reconnaissance des aspirations œcuméniques de la plupart des communautés chrétiennes et le souci de la demande qui m'est faite de trouver une façon d'exercer la primauté qui, sans renoncer en aucun cas à tout l'essentiel de sa mission, est néanmoins ouverte à une situation nouvelle » [saint Jean-Paul II - Ut unum sint].(source : VIS
)

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