- 25 octobre 2015 -
LA FIN DE LA VIE ET LA RELIGION
A propos de la fin de la vie, trois des piliers fondateurs du bien commun sont ébranlés: une médecine défiée, un droit instrumentalisé et une théologie mutilée.
-L’intelligence de la foi aborde cette situation en un débat doctrinal mais aussi émotionnel. De quelle vie s’agit-il ? Vie biologique, vie de relation ou vie dans le Christ ? Que cela peut-il vouloir bien dire pour chacun d’entre nous ? Bien des débats qui ont eu lieu à propos de Vincent Lambert en France ont rendu la parole de l’Eglise inaudible.
Il y a la foi et l'éthique. Comment travailler une éthique dans le Christ. Nous devons nous méfier de toute religiosité instrumentalisée. Notre relation au Christ n’est pas une affaire de loi. La mort fait partie de la vie.
Au nom de la vie, nous ne pouvons pas systématiquement dire non à la mort. Et si la mort était là pour accomplir cette vie, notre vie ! Un livre de Hans Kung vient nous interroger .
Faut-il s’obstiner à vouloir légiférer sur la « fin de vie » ? et de plus, nous n’avons pas commencé par le début. N’aurait-il pas mieux valu nous attacher à développer d'abord les soins palliatifs pour les transformer en médecine palliative.
Hans Kung parle au nom de la foi. « Justement parce que je crois en une vie éternelle, j’ai le droit, le moment venu, de décider quand et comment je vais mourir. »
C’est comme croyant que Hans Küng défend une fin de vie digne de l’homme, de son humanité. « Un Dieu qui interdirait à l’homme de mettre fin à sa vie quand la vie lui fait porter durablement des fardeaux insupportables ne serait pas un Dieu amical à l’homme. »
Hans Küng parle pour lui-même et ne veut rien imposer à personne. Mais avec beaucoup de délicatesse et de nuances, il revendique, pour ceux qui n’en peuvent plus de vivre, le droit de partir quand ils l’ont souhaité, en toute clarté et lucidité. Le théologien propose une réflexion sur l'euthanasie. Allant à l'encontre du point de vue chrétien sur la question, il défend le droit de l'homme à mourir dans la dignité.
Son livre est un parcours simple et éclairant sur le « changement de paradigme » où nous sommes engagés aujourd’hui dans notre compréhension de la vie et de la mort humaines.
Hans Küng, né en 1928, est un théologien catholique mondialement connu pour ses prises de position contestataires et courageuses dans une Église qu’il n’a jamais quittée. (source : AFP)
Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil
|