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du 01 au 04 novembre 2015 (semaine 45)
 


- 4 novembre
2015 - Amérique Latine
POUR UNE RÉFORME ECCLÉSIALE SPÉCIFIQUE

Le deuxième Congrès continental de théologie s’est achevé le 30 octobre 2015, au terme de cinq jours de débats marqués par l’espoir de voir l’Eglise latino-américaine se réformer en respectant son histoire et les spécificités du continent.

Mais plus que jamais, Il est question de se tenir au côté des plus pauvres, selon les souhaits du pape François.

"Si la théologie de la Libération est morte, je n’ai pas été invitée à son enterrement. Alors je continue à croire bêtement qu’elle existe toujours!" A elle seule, la boutade du théologien péruvien Gustavo Gutiérrez, accueillie par des salves de rires, pourrait résumer le climat de confiance et d’optimisme qui a régné durant ce second Congrès continental.

Organisé par "Amerindia", un réseau composé d’évêques, de théologiens, de chercheurs en sciences sociales, de religieux et de laïcs engagés dans l’Eglise et avec de nombreux mouvements sociaux, cette seconde édition avait pour thème "L’Eglise qui avance avec l’Esprit et à partir des pauvres".

Ce qui a le plus ravi et renforcé les théologiens et les hommes d’Eglise latino-américains que nous sommes, a indiqué le théologien chilien Pablo Richard, c’est que, dès ses premiers mots, François a appelé de ses vœux une Eglise des pauvres pour les pauvres, telle que nous l’avons toujours prônée".

D’où l’importance de la réforme de l’Eglise souhaitée par le Saint-Père. Une réforme qui ne peut se réaliser qu’en respectant la diversité des sensibilités ecclésiales existantes aujourd’hui, ont rappelé la majorité des intervenants. Parmi eux, Oscar Beozzo, historien et théologien brésilien qui, au cours de son intervention intitulée "Les différents modèles d’Eglise aujourd’hui en Amérique latine".

Il a rappelé que "la grande diversité de sensibilités ecclésiales était un élément déjà présent dès le début de l’histoire des communautés chrétiennes". En s’appuyant sur ce constat, il a rappelé que le continent latino-américain, lui aussi, possédait ses propres spécificités.

"Notre expérience chrétienne sur le plan historique est très différente de l’Europe, par exemple. Nous sommes nés dans un contexte ou foi et politique étaient liées. Mais cette foi est venue avec l’Empire". Conséquence? "Les peuples natifs ont été exploités et massacrés. La foi et l’esclavage a fait partie intégrante de cette histoire. Nous sommes le fruit d’un Empire où tout ce qui était découvert se tournait en marchandises.

Mais surtout, a martelé Oscar Beozzo, le processus d’évangélisation à travers le mode apostolique a été abandonné, car la foi chrétienne nous a été imposée par la force".

Durant les cinq jours de ce Congrès, les participants ont échangé expériences et réflexions sur des thématiques plus spécifiques dans le cadre d’une quinzaine d’ateliers, comme par exemple "Migrants", "Eco-théologie", "Droit urbain", "Cosmovision Indigène, défis et possibilités", ou encore "Femmes et réforme de l'Eglise".

De quoi confirmer que l’Eglise latino-américaine dispose de multiples domaines de travail pour être présente au côté des plus pauvres et continuer à développer sa doctrine sociale, en s’inspirant de la détermination du pape François.

"Mais en prenant garde, comme le souligne le théologien argentin Carlos Schickendantz, de ne pas tomber dans la 'papôlatrie'". (source :
cath.ch

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