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du 11 au 14 novembre 2015 (semaine 46)
 


- 14 novembre
2015 - Chine
LA COMPLEXITÉ D'UNE SITUATION DIFFICILE À DÉFINIR

L’actualité révèle une situation difficile : abattage des croix des églises catholiques et protestanets dans le Zhejiang, nomination d’évêques dont certains sont légitimes et d’autres non, pourparlers secrets entre le Saint-Siège et Pékin.

Pour autant, sauf à tomber dans des généralisations hâtives, il est difficile de résumer en quelques phrases la vie des communautés chrétiennes de cet immense pays.

Michel Chambon est doctorant en anthropologie à Boston University (Etats-Unis). Théologien catholique, il effectue actuellement un séjour d’une année en Chine continentale afin d’y mener des recherches de terrain.

Cette analyse a été publiée par "Église d'Asie" (Missions Étrangères de Paris) dont on connait le sérieux de ses compte-rendus.

Dans l’article que nous citons par ailleurs in-extenso, Marc Chambron fait part de son expérience au contact des chrétiens chinois et des réflexions que suscitent chez lui l’action de ces chrétiens aux prises avec les complexités de la Chine d’aujourd’hui. Pour rejoindre cet article, il suffit de se connecter ici : L'Église en Chine

En juillet dernier, une Eglise protestante organisait cinq camps d’été avec plus de cent adolescents chacun. Trois jours avant le premier camp de cet été, la police locale informa l’Eglise que, cette année, elle lui interdisait la tenue des camps pour « des raisons de sécurité ». L’Eglise décida de passer en force. Après trois heures autour d’un thé, la police locale et les croyants protestants trouvèrent un compromis : ce premier camp se terminera un jour plus tôt et la tenue des autres camps se négociera plus tard.

Ce qui révèle que la mise en place et le déploiement d’activités chrétiennes en Chine communiste s’opère dans un riche et subtil entrelacs de relations interpersonnelles, de réseaux institutionnels et de contraintes légales qu’il convient de ne pas ignorer.

De notre point de vue, dit Marc Chambon, nous voyons plusieurs acteurs qui trouvent un intérêt à entretenir des propos sombres et alarmistes.

- Une frange du gouvernement chinois lui-même. Laisser dire et répéter ce discours sombre permet à certains, au sein du gouvernement chinois, de continuer à croire que le Parti communiste chinois d’aujourd’hui est entièrement fidèle à la ligne dure du grand Mao.

- Des chrétiens chinois : Le discours relatif à la persécution est intéressant pour certains chrétiens eux-mêmes car il s’avère très mobilisateur sur un plan interne (dans l’Eglise de Chine) et sur un plan externe (vis-à-vis des Eglises d’autres pays). Des clivages fratricides se poursuivent non seulement pour des raisons historiques, mais de plus en plus pour des raisons économiques et claniques bien moins avouables !

- Certains groupes d’étrangers à l’heure où le gouvernement chinois commence à disputer la suprématie américaine. Certains Etats occidentaux utilisent ce discours de la persécution pour renforcer et légitimer leur mépris et leur discrédit vis-à-vis du gouvernement chinois.

Dans ces contextes, on voit la convergence de multiples intérêts et acteurs à différents échelons. Alors il n’est pas étonnant que les discours plus nuancés sur la situation des chrétiens en Chine aient du mal à trouver écho dans les mass-médias et les réseaux ecclésiaux.

Après les traumatismes de la Révolution culturelle et des séances forcées de critique populaire, les chrétiens chinois d’aujourd’hui insistent beaucoup pour dire que la foi en Jésus-Christ aide d’abord à se changer soi-même. C’est de cet effort sur soi qui ne cherche ni à contrôler, ni à dominer autrui, que pourra naitre un authentique témoignage chrétien qui ne manquera pas d’inspirer chacun pour renouveler l’Eglise et la société. (source : Mepasie)

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