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du 19 au 22 novembre 2015 (semaine 47)
 


- 22 novembre
2015 -Pakistan
L'ÉDUCATON CHRÉTIENNE RENAIT DES CENDRES

Cette année, à Sangota, ce sont 800 élèves pakistanaises qui ont pu retourner en classe au sein de la Sangota Public High School, un établissement catholique reconstruit à neuf, après avoir été complètement détruit par les talibans en 2008.

« C’est encore difficile pour nous de réaliser que l’établissement est redevenu une école, car c’est ce même établissement qui a servi de base aux islamistes puis aux forces armées pakistanaises », confie à l’agence Ucanews, Sr Gretta Gill, religieuse de la congrégation des Sisters of the Presentation of the Blessed Virgin Mary et principale de la Sangota Public High School, l’unique école chrétienne pour filles du district de Swat, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, au nord-ouest du Pakistan.

En 2008, l’établissement faisait partie des 400 écoles détruites par les talibans qui avaient pris le contrôle de la région en y imposant la charia, privant 80.000 filles d’éducation et laissant des milliers d’enseignantes sans revenus. En 2009, les forces pakistanaises avaient peu à peu repris le contrôle de la vallée reculée de Swat, et les religieuses qui géraient l’établissement scolaire ont alors pu repartir de zéro.

Le gardien de l’établissement avait même installé son bétail dans les ruines de la chapelle, pensant que personne ne reviendrait. Il vivait avec sa famille dans les salles de classe les moins détruites. Il nous a fallu quatre ans pour rebâtir l’école, avant de pouvoir recommencer à enseigner », raconte Sr Gretta Gill.

« Pendant ces années de transition, mise à part une famille qui nous a mis en garde contre de possibles représailles, la plupart des habitants nous ont aidées en nous apportant de la nourriture. Pendant les dures journées de l’hiver, nous nous réchauffions en brûlant du bois dans une poubelle en acier, et nous contemplions les cimes enneigées des sommets visibles depuis notre établissement. Nous n’avions ni eau ni électricité.

" Puis, en 2012, la famille d’une de nos élèves nous a loué un bâtiment et, en quatre mois, nous avions de nouveau 167 élèves inscrites à l’école. Ainsi, nous avons pu recommencer à enseigner et assurer tout le cycle de l’école primaire », continue la religieuse pakistanaise.

A la rentrée 2015, ce sont 800 fillettes et jeunes filles, dont des lycéennes (alors qu’il est rare dans cette région du Pakistan que les filles poursuivent leurs études au-delà du premier cycle du secondaire), qui ont pu reprendre le chemin de la Sangota Public High School. L’établissement compte 26 enseignantes et 10 assistantes, épaulées par quatre religieuses pakistanaises.

Toutefois, si aujourd’hui la situation semble relativement stable, la prudence reste de mise. Ainsi, l’enseigne de l’établissement, Sangota Catholic Public High School, n’a volontairement pas été réinstallée à l’entrée de l’établissement, et les autorités de la province ont assigné sept policiers pour monter la garde devant l’école. (source
: Mepasie)

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