- 9 décembre 2015 -Philippines
L'UNE DES FIGURES MONTANTES DE L'ÉPISCOPAT ASIATIQUE
Charismatique, populaire auprès des médias, l'archevêque de Manille, qui a eu 58 ans le 21 juin, est l'une des figures dans l'avenir de de l'épiscopat asiatique et mondial. Spécialiste du Concile Vatican II et de la collégialité épiscopale.
Très bon connaisseur de l’œuvre de Paul VI, qui lui aurait inspiré sa vocation sacerdotale lors de sa visite à Manille en 1970 et auquel il a consacré une thèse, soutenue à l’Université catholique d’Amérique (Washington DC, Etats-Unis), il a été nommé évêque du diocèse d’Imus par Jean-Paul II en 2001, puis archevêque de Manille et primat des Philippines en 2011 par Benoît XVI, et enfin cardinal en 2012.
Ses larmes lors de son accolade avec Benoît XVI avaient alors fait le tour du monde, au point qu’il avait été présenté par certains vaticanistes comme un « Wojtyla asiatique », et comme un « papabile » pour un futur conclave à venir. Très attaché au projet du pape François d’une « Eglise pauvre et pour les pauvres », il a reçu le Saint-Père lors de sa visite aux Philippines en janvier dernier, dont la messe finale, le 18 janvier, a rassemblé six millions de personnes, ce qui en fait la plus grande messe de l’histoire de l’humanité.
A la question : ": Comment se fait-il que les Philippines, qui est le seul pays asiatique à majorité catholique mis à part le Timor-Oriental, soit, en même temps, un des plus corrompus d'Asie ?, le cardinal Luis Antonio Tagle : C’est vrai et cela m’attriste profondément. Les Philippines ont une longue histoire de corruption. Ce sont les Espagnols qui l’ont importée ici avec leurs commerçants qui, dès leur arrivée ont dû faire face aux commerçants arabes et chinois déjà sur place.
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On a souvent l’impression que l’Eglise des Philippines a vraiment échoué à diffuser les grandes valeurs sociales que sont la justice, la loyauté et l’honnêteté. Mais pour ce qu’on peut appeler les valeurs individuelles telles que la gentillesse, l’hospitalité, la capacité de rebondir après un malheur ou une catastrophe, la foi toute simple en Dieu, la joie de vivre, l’Eglise a réussi.
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Mais pour ce qui est des valeurs sociétales, l’Eglise a, en, effet, échoué. Nous, les évêques des Philippines, nous en sommes très conscients. Nous écrivons de beaux textes mais notre problème est que nous ne savons pas les faire passer, les traduire dans nos institutions d’Eglise et dans la société ainsi que dans les réalités de la vie quotidienne.
" C’est d’autant plus étonnant qu’une grande partie des élites du pays est passée par les grandes universités jésuites et dominicaines.... La tâche est colossale. Il faut une approche globale et cela prendra beaucoup de temps. Il faut travailler à tous les niveaux : depuis le jardin d’enfants jusqu’aux universités ; dans les familles ; dans les paroisses et les mouvements d’Eglise ; au catéchisme ainsi que sur le contenu des homélies des prêtres.
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Il faut aussi que l’Eglise se démarque clairement des politiciens et hommes d’affaires qui sont corrompus et encourage publiquement ceux qui ne le sont pas." (source : Mepasie)
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