- 13 décembre 2015 - RD Congo
LA PRÉSENCE DES GROUPES TERRORISTES
69 groupes armés sont présents dans l’est du Congo démocratique, dont au moins une formation djihadiste opérant dans un contexte humanitaire fortement dégradéet caractérisé par la présence de 1,6 millions d’évacués.
La présence de tant de groupes armés dérive de la fragmentation des formations plus importantes. En 2008, en effet, les groupes armés présents dans les deux Kivu étaient seulement une vingtaine, la majeure partie de ces milices consistant en de petits groupes de 200 membres environs, généralement recrutés sur base ethnique.
Les groupes armés actifs les plus forts dans la région sont en majorité étrangers : les forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), les forces démocratiques alliées (ADF) ougandaises et les forces nationales de libération du Burundi (FNL).
Les FDLR comprennent de 1.000 à 2.500 membres. Selon le GEC, il s’agit d’un mouvement de rébellion important mais « incapable d’entreprendre des incursions significatives au Rwanda depuis 2001 ».
Un autre groupe, de taille beaucoup plus réduite, puisque comprenant de 300 à 500 membres, semble beaucoup plus dangereux. Il s’agit des ADF ougandaises, une milice à caractère musulman et initialement opposée au Président ougandais Yoweri Museveni. Si ces rebelles présents en RDC depuis plus de 20 ans « ont en grande partie abandonné leur ambition de renverser le gouvernement ougandais », ils sont cependant responsables de nombreux massacres dans la région de Beni (Nord Kivu), massacres qui ont fait au moins 600 morts depuis octobre 2014.
Ces ADF auraient vu leurs rangs renforcés par des recrues étrangères et auraient pris, au cours de ces derniers mois, un tournant « djihadiste », selon le Général Jean Baillaud, Commandant par intérim de la MONUSCO (Mission de l’ONU en RDC)
« Il s’agit dit-il, d’une hypothèse à prendre au sérieux. Il faut la vérifier. Leur nombre a augmenté. Ils disposent d’armes lourdes, de mortiers, de mitrailleuses et de nombreuses munitions. Ce n’était pas le cas voici encore quelques mois.
Et cela pose la question de savoir qui les ravitaille : Al Shabaab depuis la Somalie ? les anciens membres du M23 ayant fui le Kivu et réfugiés en Ouganda après leur défaite ? Des Commandants de l’armée congolaise elle-même ? A compliquer les choses, les combattants hommes portent des uniformes des forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) alors que les femmes combattantes portent le voile islamique ». (source : Fides)
Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil
|