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du 20 au 26 décembre 2015 (semaine 51)
 


- 26 décembre
2015 -Corée du Nord
CONDAMNÉ AUX TRAVAUX FORCÉS À PERPÉTUITÉ

Le pasteur presbytérien canadien Lim Hyeon-soo a été condamné le 16 décembre aux travaux forcés à vie. Il a été déclaré coupable d'offense contre la dignité du chef suprême, utilisation de la religion pour discréditer l’image du régime.

Il est également accusé de complicité avec les Etats-Unis et la Corée du Sud, dans un complot orchestré contre le régime de Pyongyang, visant à attirer et kidnapper les citoyens nord-coréens, en organisant matériellement leur fuite à l’étranger, par le biais de programmes humanitaires, rapporte l'Associated Press.

Le procureur général avait requis la peine de mort à son encontre, la "punition la plus sévère", selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA. D’après la justice du pays communiste, le pasteur de 60 ans a reconnu tous les chefs d'accusations portés contre lui. Il aurait fait preuve "d’un repentir profond". Conformément à des procédures spécifiques, les ressortissants étrangers détenus en Corée du Nord qui souhaitent voir leur peine allégée sont contraints de confesser publiquement "leurs crimes".

D’origine sud-coréenne, Lim Hyeon-soo, qui vivait au Canada depuis des années, se rendait régulièrement en Corée du Nord pour des voyages humanitaires, où il soutenait financièrement une maison de santé, une crèche et un orphelinat. En janvier 2015, il avait été arrêté par les autorités nord-coréennes, après être entré clandestinement dans le pays, en passant par la Chine.

Arrivé menotté et accompagné de deux policiers à la Cour suprême, le procès du pasteur n’aura duré que 90 minutes, sans que la diplomatie canadienne n’ait réussi à entrer en contact avec lui, malgré des demandes répétées, ces derniers mois.
Les missionnaires dans le colimateur
Le pasteur Lim n’est pas le premier missionnaire étranger à être condamné en Corée du Nord. En mai 2014, le pasteur baptiste sud-coréen, Kim Jeong-uk, âgé de 50 ans, avait également été condamné aux travaux forcés à vie, pour "tentative d’établissement d’Eglises clandestines dans le pays, d’espionnage au profit de la Corée du Sud et de divers crimes contre l’Etat". Il purge toujours sa peine.

D’après l’ONG de défense des chrétiens Portes Ouvertes, sur les 300.000 chrétiens nord-coréens estimés, 60.000 seraient derrière les barreaux ou en camps de travail en raison de leur foi. Des chiffres impossibles à recouper de manière indépendante.

Selon les statistiques gouvernemetales de Pyongyang, 3.000 catholiques "pratiquent librement leur foi", sous la tutelle de l’Association catholique coréenne, entièrement contrôlée par le régime, et en l’absence de tout clergé. Pour les Nations Unies, ils ne seraient que 800.

Le 7 décembre dernier, l’Eglise catholique en Corée du Sud a annoncé que, "sauf imprévus", des prêtres catholiques sud-coréens pourraient aller célébrer la messe à Pyongyang, à partir de l’an prochain. La déclaration faisait suite à la visite d’évêques catholiques sud-coréens qui avaient été invités ès-qualités par le gouvernement nord-coréen, une première dans un pays qui ne compte aucun prêtre catholique. (source : Mepasie)

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