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du 27 au 31 décembre 2015 (semaine 52)
 


- 31 décembre
2015 -Chine
LA CORRUPTION DE DEUX RESPONSABLES DES AFFAIRES RELIGIEUSES

Après l'arrestation pour corruption en septembre du n° 2 des Affaires religieuses, des twitters soupçonnent de corruption deux anciens responsables des affaires religieuses : Ye Xiaowen, ainsi que Zhu Weiqun.

La campagne gouvernementale contre les diverses religions se développent actuellement. Elle concerne les plus hautes instances et utilise des formes diverses et même arbitraires. En voici un exemple.

Le 12 décembre dernier, Jiangbian Jiacuo, spécialiste de littérature tibétaine et professeur à l’Académie chinoise des sciences sociales, interpelle Ye Xiaowen en ces termes : « Directeur Ye, combien avez-vous touché à titre personnel ? » Le lendemain, le même Jiangbian Jiacuo accuse Zhu Weiqun d’avoir « trempé » dans des affaires de corruption au Tibet, notamment en ce qui concerne le commerce généré autour de la reconnaissance officielle des tulku (ou tulkou), les maîtres spirituels réincarnés du bouddhisme tantrique.

Quelques jours plus tard, les propos du professeur tibétain sont « harmonisés », c’est-à-dire qu’ils disparaissent de Weibo. Mais les accusations proférées restent néanmoins visibles sur le site Internet du l’Institut Pu Shi pour les sciences sociales, un think tank indépendant travaillant à Pékin sur les questions relatives à la place des religions dans la société chinoise.

L'affaire jette une lumière crue sur une pratique qui, semble-t-il, a cours à vaste échelle en Chine, dans le bouddhisme tibétain traditionnel, où les tulku sont des personnalités religieuses reconnues comme réincarnation d’un maître ou d’un lama disparu. Ils sont perçus comme des êtres éminemment supérieurs, qui sont à la limite de l’illumination, mais qui ont choisi de revenir sans cesse, pour aider les autres sur la voie du nirvana.

« En Chine, les faux tulku sont omniprésents et ils menacent le principe de réincarnation », expliquait encore Zhang Weiming au Global Times. En effet, le bouddhisme tibétain, qui pendant longtemps n’a été pratiqué que par les Tibétains, voit actuellement sa popularité s’étendre aux régions côtières de la Chine.

Porter un bracelet ou un ruban béni par un tulku est aujourd’hui considéré comme un grand honneur par un nombre croissant de Chinois, en quête de repères spirituels, et de nombreux escrocs surfent sur cette vague pour s’enrichir.

De toute évidence, de hauts fonctionnaires en poste au Tibet ou dans les régions de peuplement tibétain ont été eux aussi sensibles à l’attrait des tulku, soit qu’ils se soient laissés acheter par de faux tulku, soit qu’ils aient directement contribué à créer des tulku imposteurs.

A la fin du mois d’octobre dernier, les autorités chinoises ont fait savoir que 15 responsables du Parti avaient été arrêtés au cours de l’année écoulée, en raison de leurs accointances inappropriées.

En poste au Tibet, il leur est reproché d’avoir eu « une vue incorrecte sur les questions des ethnies minoritaires, en affirmant ne pas avoir de croyance religieuse tout en croyant secrètement ». L’avenir dira si Ye Xiaowen et Zhu Weiqun appartiennent à cette catégorie et s’ils ont directement participé à des fins d’enrichissement personnel grâce au trafic des faux tulku. (source
: Mepasie.)

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