- 31 décembre 2015 -Italie
A LAMPEDUSA PERSONNE N'EST RESTÉE INSENSIBLE AUX MIGRANTS
Petite île sud de l’Italie, proche de Malte et de la Tunisie, Lampedusa voit débarquer sur ses côtes des milliers de migrants chaque année depuis 2007. À Noël, les paroissiens ont partagé avec eux un « panettone » et un chocolat chaud.
Pour le
P. Mimmo Zambito commente ainsi la situation : "Nous vivons sur un petit morceau de terre de 20m2 , entouré par 200 km de mer de tous les côtés. Cette spécificité nous confronte de manière extrêmement directe et fréquente à l’urgence de l’arrivée des migrants sur nos côtes.
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Ici, même les personnes qui partageaient peut-être moins une vision d’accueil sont témoins de telles situations. Face à ces jeunes, ces femmes, ces enfants, qui arrivent par la mer à bout de forces, elles viennent en aide, eux aussi. À Lampedusa, personne ne peut rester insensible à son prochain."
Et le P. Zambito ajoute : " Dans ces conditions, je mets au défi quiconque de laisser l’autre dans le besoin. Au-delà de cette humanité, certains de mes paroissiens font vraiment preuve d’un courage et d’une bonté hors du commun."
Mais il constate également que des réactions d’inquiétude, voire de rejet, traversent les populations européennes. "Chaque génération oublie d’où elle vient," dit-il.
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La France est le pays des Droits de l’homme, mais il semble que les Droits des peuples y aient été complètement oubliés. L’Europe a été fondée sur des idéaux de paix et d’accueil après les guerres mondiales et aujourd’hui, alors que l’individualisme est au plus fort, nos nations semblent au bord de l’implosion."
" Et
Lampedusa reste seule mais solidaire des migrants. La paroisse et les paroissiens fournissent bien sûr une aide matérielle, lorsque l’État est débordé, mais aussi et surtout un supplément d’humanité, fait remarquer le P. Zambito.
" Les personnes qui arrivent ici ont vécu de telles épreuves qu’elles sont reconnaissantes de la moindre marque d’attention, de chaque geste d’aide.
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Le parvis et l’église restent ouverts. Les migrants chrétiens, des Érythréens et des Éthiopiens, lors de leur séjour sur l’île, qui veut rester généralement bref, viennent prier chez nous, catholiques, dès qu’ils le peuvent, même s’ils sont orthodoxes"
" À leur intention, nous mettons particulièrement en avant les icônes, très importantes dans leur tradition spirituelle. Chaque jour, certains d’entre eux viennent à la messe. Le dimanche, ils sont plus nombreux. Pour Noël, nous avons partagé avec eux un bon chocolat chaud et du « panettone ».
Et le curé de l’une des portes d’entrée de l’Europe veut dire au Vieux continent à l’occasion de Noël : " La venue du Sauveur est un moment où un choix doit être posé : à Bethléem, certains l’ont accueilli, d’autres pas. C’est un appel à prendre ses responsabilités." (source : News.va.)
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