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du 4 au 6 janvier 2016 (semaine 01)
 


- 6 janvier
2016 -
LA FOI D'UN CHANTEUR : MICHEL DELPECH

Le chanteur français Michel Delpech, amoureux de la musique et de Jésus décédé le 2 janvier 2016 à l'âge de 69 ans, était au-delà de l'artiste populaire un fervent chrétien. "Aimer Jésus" était sa plus belle chanson d'amour, disait-il.

A la suite de la rencontre avec un moine bénédictin, la star des années yé-yé avait dévoré les écrits de Jean de La Croix, François de Sales, Thérèse de Lisieux, du starets Silouane. " Dieu et moi ne se sont plus quittés", écrit-il en 2013.

L'artiste, décédé d'un cancer de la langue, n'avait révélé publiquement sa foi que dans ce livre paru en 2013, intitulé : "J'ai osé Dieu". Il y avouait avoir "probablement toujours été chrétien". Il avait jusque-là tu ses croyances, par peur des railleries, par crainte d'ennuyer son auditoire, ou encore de dévoiler ce qu'il avait de "bien plus intime que sa vie privée", confiait-il en 2014, au quotidien français "Ouest France"

Il avait néanmoins franchi le pas de la révélation. "Si je m'en allais sans jamais en avoir parlé, j'aurais des regrets", assurait-il dans le journal. Il avouait mener depuis près de quarante ans une "double vie de paillettes et de croyant". Il partageait son intimité, derrière la scène, avec un "guide", un "ami", un "frère" nommé Jésus.

Elevé dans la tradition catholique, comme beaucoup des jeunes de son temps, l'auteur de "Pour un flirt" , disait n'avoir pas pour autant baigné dans un environnement très croyant. "Le catéchisme était davantage une occasion d’acheter des chewing-gums à l’épicerie d’à côté que d’écouter des bondieuseries!"

Répondant aux journalistes du quotidien "La Vie", il leur déclara qu'à l’âge de 25 ans, des questions existentielles commencèrent à assiéger son esprit . Comme bien de ses contemporains, il essaya alors de nombreuses voies, telles que la méditation transcendantale, le bouddhisme, l’hindouisme

… "Mais, au fond de moi, je ressentais toujours une inadéquation, une insatisfaction. Ces spiritualités orientales ne me correspondaient pas. Et je ne voulais pas entendre parler du christianisme, synonyme pour moi d’austérité, de souffrance et de péché".

Il est atteint, à la fin des années 1970, par une profonde dépression, dans le sillage d'un douloureux divorce d’avec sa première épouse, Chantal Simon. Il disparaît alors durant de longues années de la scène musicale.

Le témoignage d'un moine, à la télé, au début des années 1980, le réorientera vers la foi chrétienne. Il écrit alors à cet ex-junkie devenu bénédictin à l'abbaye normande de Saint-Wandrille. Il part en retraite dans le monastère et Frère Odon lui conseille des lectures. La star des années yé-yé dévore les écrits des mystiques et des théologiens ."Les quelques jours passés là-bas ont transformé mon mal-être en bien-être. Tout s’unifiait", a-t-il raconté.

Sa conversion se concrétise en 1985. Michel vient d'épouser Geneviève Garnier-Fabre dans une petite église copte orthodoxe de Paris. Le couple se rend à Jérusalem. Et là, au Saint-Sépulcre, devant le tombeau du Christ, le chanteur explique s'être agenouillé et avoir senti Dieu entrer dans sa vie. "C'était très doux. J'ai vraiment ressenti que je revenais vers lui. Comme des épousailles", racontait-t-il.

Après cela, Dieu et lui ne se sont plus quittés. Il expliquait ainsi mener une double vie, l'une artistique, l'autre spirituelle. "Le soir, je suis sur scène, je chante sous les lumières et au milieu des strass; le jour, quand je ne suis pas immergé dans une tournée, dans une écriture d’album ou dans un enregistrement, je cultive mon jardin. Je me plonge dans les écrits des philosophes et des théologiens, je dévore les textes des Pères de l’Église et ceux des Grecs anciens",

En résonnance avec l'Année sainte de la miséricorde, célébrée actuellement dans le monde catholique, Michel Delpech disait : "Dieu attend toujours que nous venions à lui. Il n'est pas rancunier. Il nous reçoit même si on le fait patienter".

Il ne se revendiquait cependant d'aucune Eglise en particulier, se déclarant "aussi à l'aise chez les chrétiens coptes que chez les catholiques". "Je le regrette, mais c'est comme ça. Leurs différences ne sont pas importantes pour moi, estimait-il. Ce qui est important, c'est l'amour (…) Aimer, c'est le vrai, le seul travail (…) Ah, si je pouvais appliquer la maxime de saint Augustin : 'Aime et fais ce qui te plaît'". (source : cath.ch)

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