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du 4 au 6 janvier 2016 (semaine 01)
 


- 6 janvier
2016 -
PERDRE LE LIBAN, C'EST PERDRE LE MOYEN-ORIENT

Un dialogue ouvert entre intellectuels et professeurs à Beyrouth sur le futur possible de la région et sur le destin des rapports entre chrétiens et musulmans a montré combien le Liban peut aider la vieille Europe fatiguée.

Ce dialogue du corps académique de l’Université Saint-Joseph, s'est déroulé entre plusieurs intellectuels de différentes provenances et des étudiants en contact avec le cardinal Angelo Scola pour un dialogue tous azimuts sur le Moyen-Orient dialogue organisé par le recteur de l’université, Selim Daccache, en collaboration avec l'instance internationale "Oasis".

Le cardinal Scola a posé deux questions de fond aux personnes présentes : la première sur l’avenir qu’on entrevoit de manière réaliste pour la Syrie et plus généralement pour le Christianisme oriental du Liban ; la seconde sur ce qui a provoqué au Moyen-Orient le mélange explosif de modernité, post-modernité et tradition.

Il en ressorti un riche débat, enflammé à certains endroits, dans lequel on a entendu différentes voix de libanais qui se mesurent et se confrontent. Une « polyphonie » qui a donné à ceux qui venaient d’Europe la possibilité de lire avec un nouveau regard la situation moyen-orientale et les modèles de coexistence entre chrétiens et musulmans.

Pour Chihab « dans l’Islam aujourd’hui le problème c’est l’interprétation des textes. Elle ne peut rester immuable dans les siècles : il faut une réforme qui mette à jour les catégories interprétatives ».

Edgar el Haiby, directeur de l’Institut supérieur de Sciences religieuses, et le P.Thom Sicking, président de la faculté de sciences religieuses, soulignent tous l’importance de la dimension œcuménique. En ce sens, rappelle Thom Sicking, « la crise de l’EIIL a aussi un aspect paradoxal, car elle pousse les chrétiens de la région à s’unir ».

Antoine Corbane reformule à sa manière la catégorie du métissage de peuples et de cultures : « Je la comprends comme une osmose culturelle réciproque, au niveau local, régional et global. Au Moyen-Orient nous avons besoin d’espaces inclusifs et d’apprendre la citoyenneté comme témoignage dans la société, selon le modèle de la Lettre à Diognète ».

Selon Saoud al-Mawla, chiite, « chrétiens et musulmans en Orient ont pris conscience de leur propre rôle, ils sont plus proches réciproquement.

Nous avons la mission, ici au Liban, de trouver un chemin arabe qui unit tradition et modernité. D'autant que parfois les chrétiens sont plus musulmans que les musulmans à propos de la connaissance du Coran.

Dans ses conclusions, le cardinal Scola a remercié les présents pour leur disponibilité au témoignage et à l’analyse critique et il a souligné combien les grand pas en avant réalisés par la société libanaise sont évidents. Malgré la paralysie au niveau politique, la société civile de ce pays se pose comme une provocation forte pour une Europe qui apparaît affaiblie et fatiguée, comme bloquée. (source :
Oasis et .Chrétiens orientaux)

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