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du 7 au 10 janvier 2016 (semaine 01)
 


- 10 janvier 2016
-Niger
LE CLIMAT INTERRELIGIEUX EST A L'APAISEMENT

Le vendredi 16 et le samedi 17 janvier des centaines de lieux de culte catholiques et protestants avaient été incendiés et les manifestants Boko Haram s’en étaient pris aux habitations chrétiennes. Un an après ces attaques, le calme semble revenu.

Dix personnes sont mortes au cours de ces troubles, déclenchés par la publication par "Charlie Hebdo" , à la une de son premier numéro après les attentats perpétrés à Paris, d’une caricature du prophète de l’islam Mohammed.

Ces émeutes visaient aussi le président nigérien, Mahamadou Issoufou, qui avait participé à la marche du 11 janvier à Paris. Il s’est justifié en rappelant qu’il y était aux côtés du roi jordanien, du président palestinien et d’un responsable de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem.

Un an après ces attaques anti-chrétiennes, les Nigériens joints par téléphone assurent tous que les chrétiens ne vivent pas dans la peur.

« La foi du peuple est intacte. Elle a même été réactivée chez ceux qui étaient lents à se réveiller » , affirme Kimso -Boureima, le président de l’Alliance des missions des Églises évangéliques du Niger.

Il estime que les protestants de nationalité nigérienne sont au nombre de 60.000, et les catholiques compteraient 35 000 fidèles, souvent originaires d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Kimso Boureima poursuit: « Actuellement, aucun chrétien au Niger n’a peur pour sa foi. Nous pouvons prêcher à la télévision et à la radio, sans aucune limite. »

Ceci dit, les lieux de culte semblent loin d’être reconstruits dans le pays. « Nous essayons par nous-mêmes de rebâtir. Mais, c’est très lent » , constate-t-il.

Chez les musulmans, le discours est également à l’apaisement. Ali Idrissa, un responsable de la société civile, insiste : « Au Niger, nous n’avions jamais connu l’expression d’une telle violence. Ceci dit, la faute de cette flambée est à mettre sur le dos du ministère de l’intérieur, qui n’avait pas pris les précautions nécessaires. »

Un jeune haut fonctionnaire, Seidi Mohamed Abdourahmane, confirme: « Ici, au Niger, on se fiche de la religion de l’autre. Ce n’est pas la peine, depuis ces événements, de mener un quelconque “travail de fond”, car il n’y a pas de problème religieux. »

Le problème se situe plutôt du côté de Boko Haram et d’Aqmi, deux organisations islamistes , non nigériennes qui mènent des opérations terroristes régulières sur le territoire du Niger. Ali Idrissa constate : « La ville de Diffa, par exemple, n’a plus d’habitants. Ils ont tous fui par les pistes devant l’avancée de Boko Haram. » Cette organisation, toutefois, recrute aussi parmi de jeunes Nigériens. (source
: Fides)

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