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du 7 au 10 janvier 2016 (semaine 01)
 


- 10 janvier 2016

LES DATES DE NOËL ET L'ÉPIPHANIE

Les chrétiens célèbrent Noël à quatre dates différentes : le 25 décembre, le 6 janvier, le 7 janvier et même le 19 janvier à Jérusalem. La naissance de Jésus est un fait historique, même si aucun texte chrétien n'en précise le jour.

Dans les premiers siècles de l’Eglise, certaines Églises chrétiennes célébraient le 6 janvier Noël (incarnation de Jésus), mais aussi l’Epiphanie (révélation de la divinité du Christ), et les Noces de Cana (1er miracle « officiel » de Jésus).

Au plus tard en 354, on a dédoublé ces évènements, en créant une fête de Noël distincte de celle des "apparitions" (théophanies) le 25 décembre. L’Epiphanie restant à la date du 6 janvier.

Comme ce fut souvent la coutume, on christianisait un jour festif païen en le recouvrant par la commémoration d'une fête chrétienne. C’est le pape Libère qui a souhaité christianiser la date du 25 décembre où dans l’Empire romain on célébrait le solstice d'hiver (moment où la nuit a la durée la plus longue) qui coïncidait avec les saturnales - la fête du Sol Invictus - une espèce de carnaval (fête du dieu mithra).

Seule la date de la Résurrection (Pâques) s'est déterminée autrement. Le jour de Pâques a été fixé lors du concile de Nicée , en 325, au premier dimanche après la pleine lune qui suit le 21 mars, la Pâque étant fixée par les juifs au 15 du mois de nissan.

Revenons à Noël. Les Eglises orthodoxes byzantines et certaines Eglises catholiques de rites orientaux célèbrent le 7 janvier (dans le calendrier grégorien, qui correspond au 25 décembre dans le calendrier julien : 13 jours de différence). C’est donc la même date, car aujourd’hui, le calendrier civil dans le monde est le calendrier grégorien qui asupplanté le calendrier julien.

C’est donc une erreur de parler de « Noël catholique » le 25 décembre et du « Noël orthodoxe » le 7 janvier d'autant que certains orthodoxes célèbrent en effet le 25 décembre, et certains catholiques le 7 janvier suivant la localisation de la communauté : diaspora ou pays de l’Eglise « mère ».

La fête de l’Epiphanie (la révélation) est fêtée selon deux modalités soit l’adoration des mages (dans l’Eglise catholique latine) soit le baptême du Christ (dans les autres Eglises). Toutes les Eglises la célèbrent 12 jours après Noël (soit le 6 janvier ou le 19 janvier) sauf l’Eglise arménienne apostolique.

Les Arméniens apostoliques ont choisit de garder l’usage primitif de l’Eglise et de ne pas séparer les fêtes.
La fête s’appelle la Théophanie : la révélation. Le même jour on célèbre la venue du Christ sur Terre et sa révélation comme fils de Dieu à travers la célébration de son baptême (Le baptême de Jésus correspond à la présentation du Fils au Père, et aussi la révélation du Père à son fils unique). C’est donc une fête liturgique où la théologie de l’Eglise Arménienne s’exprime très clairement.

L’Eglise Arménienne Apostolique a adopté en 1923 le "nouveau calendrier" (grégorien) à la place du julien (pour les Catholicosats d’Etchmiadzine et de Cilicie au Liban). Seul le Patriarcat de Jérusalem est resté au calendrier Julien (à cause du « statu quo »séculaire des Lieux saints).

Les Arméniens apostoliques célèbrent donc Noël et le Baptême du Seigneur le 6 janvier partout dans le monde, sauf le 19 janvier à Jérusalem, en raison de la perennité du statut séculaire qui est fixé depuis des siècles par la législation ottomane.

On parle de donner une date commune et fixe à Pâques, ce qui n'est pas sans problème comme on ne voit à la réaction des Églises ukrainiennes, qui récusent des dates communes.

Cette année en Ukraine, la fête des Noël est célébrée à deux dates : le 25 décembre et le 7 janvier. Dans un pays traumatisé par la guerre avec la Russie, et engagée dans un rapprochement avec l’Ouest de l’Europe, le calendrier religieux cristallise les identités entre catholiques latins, gréco-catholiques et orthodoxes.

Ce qui peut sembler anecdotique vu d’Occident prend aujourd’hui en Ukraine un tour éminemment politique [...] Cette polémique nationale masque toutefois l’essentiel. Si Noël est aujourd’hui au cœur du débat politique, le véritable enjeu religieux porte finalement sur… Pâques.

« Les orthodoxes n’ont toujours pas saisi la perche tendue par le pape François et le Patriarche Bartholomée pour célébrer cette fête à une date commune dans l’ensemble de la chrétienté », (source
: Chrétiens orientaux)

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