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du 1 au 3 février 2016 (semaine 05)
 


- 3 février
2016- Chine
SAGESSE, CULTURE ET SAVOIR-FAIRE TECHNOLOGIQUE

Le Pape a donné une interview inédite sur la Chine, publiée en ligne par Asia Times (Hongkong) alors que la rumeur d’un rapprochement entre le Saint-Siège et Pékin perdure dans la presse italienne. L'entretien a été publié par le Saint-Siège.

Le Pape y fait part de son « admiration » pour la sagesse, la culture et le savoir technologique de la Chine. Il invite l’Empire du Milieu à rejoindre le concert des nations pour « maintenir l’équilibre de la paix » mondiale. Enfin, il encourage le peuple chinois à se réconcilier avec son passé, et à « dialoguer avec le monde actuel », tout en reconnaissant le danger des « colonisations culturelles ».

Cet entretien inédit survient alors que récemment, le quotidien italien Corriere della Sera affirmait que le chef de l’Eglise catholique était sur le point de nommer trois évêques en Chine.

C’est la première fois que le Pape consacre une interview entière à la Chine, un événement qualifié de « significatif » par le P. Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.

Mais il est à noter que la situation des catholiques en Chine et la question de la nomination des évêques par Rome n’est jamais abordée par le pPpe au long de cet entretien.

Dans cette longue interview, il confie son « admiration », et ce dès son enfance, pour l’Empire du milieu : « Pour moi, la Chine a toujours été un point de référence de grandeur (…). Une grande culture, avec une sagesse inépuisable. » Il salue notamment la médecine « ancestrale » chinoise et le savoir technique du pays.

Culture chinoise multiséculaire qui est à différencier des « idéologies qui ont pu exister dans le passé », précise le pape qui recommande par ailleurs de ne pas s’atermoyer sur les fautes passées : « Ne soyez pas amer, assure-t-il, mais soyez en paix avec votre propre chemin, même si vous avez fait des erreurs. Tout peuple doit être réconcilié avec son histoire (…), ses succès et ses fautes. »

A la veille du Nouvel An chinois (8 février), le chef de l’Eglise catholique adresse ses vœux au président Xi Jinping et au peuple : « Qu’ils ne perdent jamais la conscience historique d’être un grand peuple. » Il assure en outre que les Chinois ont « beaucoup à offrir au monde ». « Puissiez-vous continuer à avancer pour (…) coopérer avec tous dans le soin de notre maison commune. »

Le Pape fait aussi appel à la « force » de la Chine pour s’associer au « monde occidental » et au « monde oriental » dans le maintien de « l’équilibre de la paix ». Il n’hésite pas à insister sur le rôle primordial que peut jouer la puissance chinoise alors que l’Europe semble, selon lui, avoir abandonné son rôle de premier plan dans le maintien de la paix mondiale : « Nous avons devant nous la Grand-Mère Europe. Il semblerait qu’elle ne soit plus la Mère Europe. J’espère cependant qu’elle sera capable de regagner ce rôle à nouveau. »

« Nous devons trouver une voie, toujours par le dialogue, il n’y a pas d’autre voie », insiste-t-il.

Le pape met cependant en garde contre un dialogue qui se terminerait par un compromis, en prenant l’exemple de l’échec de la conférence de Yalta (4-11 février 1945), dont les accords avaient presque été aussitôt violés par Staline. « Le dialogue ne doit pas se terminer avec un compromis : la moitié du gâteau pour toi et l’autre moitié pour toi, estime ainsi le pape François. C’est ce qu’il s’est passé à Yalta et nous en avons vu les résultats. »

« Découper le gâteau, comme à Yalta, cela veut dire diviser l’humanité et la culture en petit morceaux. (…) Chacun a une influence à exercer pour le bien commun de tous. »

Le pape jésuite met cependant en garde contre « le danger, dans le dialogue entre différents pays, d’intentions cachées, à savoir des colonisations culturelles ». Il assure par ailleurs que l’Eglise catholique a « le devoir de respecter, avec un ‘R’ majuscule, toutes les civilisations », sans cependant évoquer directement les relations entre le Saint-Siège et Pékin, objet d’un blocage persistant. (source : Mepasie)

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