- 3 février 2016- Allemagne
IMMIGRANTS, UN TOURNANT NOUVEAU

Devant l'attaque à la grenade contre un centre hébergeant des immigrants, comme devant les slogans de plus en plus virulents des xénophobes : l’Eglise et les politiciens montent aux créneaux.

« Il ne s’agit plus d’attaques contre la politique d’immigration, mais contre les personnes » a déclaré le 29 janvier l’archevêque de Fribourg, Mgr Stephan Burger, après qu’une grenade offensive ait été lancée contre un centre d’hébergement dans le Bade-Wurtemberg.

Même si on n’a pas eu à déplorer de victimes, cette nouvelle forme d’attaques contre les immigrants accueillis ouvertement par les autorités a fait réagir avec force les politiciens. Le président du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann, a déclaré que « tout doit être fait pour combattre l’extrémisme qui franchit la ligne rouge et en vient à la force qu’il n’a pas droit de cité chez nous ».

D’autres ont estimé qu’il s’agit « d’attaques contre l’humanité », d’une « nouvelle forme de haine qui doit être vu comme un signal d’alarme criant ».

Les attitudes et les actions contre l’ arrivée des immigrants en Allemagne veut se justifier par une « défense de l’occident chrétien ». C’est le cas, notamment du mouvement "Pegida" qui organise toutes les semaines depuis 2004 une manifestation à Dresde.

Dans une interview parue le 28 janvier, l’archevêque catholique, Mgr Ludwig Schick, fait écho aux propos tenus par l’évêque évangélique Gerhard Ulrich qui parlait d » « fausse symbolique ». Pour lui, "Pegida" instrumentalise la religion. D’ailleurs un questionnaire distribué aux participants aux manifestations de Dresde montre que près de deux tiers (65,2 %) de ceux qui ont répondu font « peu ou pas confiance » aux Eglises, alors que seuls 6,6 % expriment au moins une certaine forme de confiance.

Mgr Schick estime que les adeptes de "Pegida"  « n’ont rien compris quelles sont leur propre histoire et culture ».
Pour les experts en politique sociale, l’opposition contre tout ce que représente l’Islam semble se concrétiser de plus en plus, jusqu’à admettre la possibilité d’attaques armées, comme le montre l’affaire de la grenade en Bade-Wurtemberg.

De plus, soulignent les experts, ces attitudes ne font que renforcer la position du parti d’extrême droite en faveur de laquelle au moins un tiers des participants à Pegida déclare avoir voté lors des dernières élections. (source : KNA)

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