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du 4 au 8 février 2016 (semaine 05)
 


- 8 février
2016- France
UNE RÉLEXION SUR LES SILENCES DE LA GAUCHE

Trop longtemps, la gauche a refusé de voir, derrière les attentats terroristes, l’ombre portée d’une religion. Selon Jean Birnbaum, la Gauche s’est contentée d’y apporter une explication sociologique, voire psychanalytique.

Elle refuse d'admettre que la religion puisse avoir en elle-même une force spirituelle et politique propre, écrit-il dans un livre qu'il vient de publier.

Sous le prétexte, par ailleurs légitime, d’éviter « l’amalgame » – mot fétiche dont l’origine est, ironie du sort, arabe –, il ne fallait surtout pas parler d’islam face à l’islamisme. La religion n’a rien à faire avec tout cela, proclament certains tenants d'une certaine laïcité.

Or, remarque Jean Birnbaum, « ce qui relie les jeunes Français partis pour la Syrie à leurs compagnons somaliens ou syriens, ce n’était pas une origine sociale, ou un parcours individuel sociétal. C’était essentiellement une même certitude messianique, un même discours ».

« Les nouveaux penseurs de l’islam » qui cherchent à introduire un rapport critique au Coran et aux textes sacrés pour faire entrer l’islam dans la modernité, n’hésitent pas, eux, à se confronter aux fondamentalistes, à les prendre au sérieux comme musulmans, justement pour mieux les combattre.

Pour l’auteur, tant que les intellectuels français continueront à considérer la foi comme « un folklore dépassé », ils ne pourront comprendre ce qui se passe actuellement, « ni le regain de quête spirituelle, ni le retour de flamme d’un fanatisme qui en est la perversion violente ». Affirmation qui ne prend que plus de sens avec le débat autour de la laïcité qui divise aujourd’hui la gauche.

Cette cécité vient de loin, affirme Jean Birnbaum. Elle explique, lors de la guerre d’Algérie, l’aveuglement de la gauche sur les fondements religieux et nationalistes d’un mouvement comme le FLN. Elle a aussi longtemps brouillé l’analyse sur la révolution iranienne, avec des intellectuels incapables d’assimiler des insurgés à des croyants fanatiques.

Marx prenait la religion au sérieux, et non seulement comme opium du peuple. Poussant le raisonnement au bout, Jean Birnbaum veut montrer que l’on n’a pas affaire aujourd’hui à une poignée de jeunes laissés, pour-compte de la société, mais à des recrues animées par un discours cohérent, si terrible et mortifère soit-il.

Ce livre courageux appelle à une réflexion renouvelée autour du lien entre le théologique et le politique. Là où il y a religion, la gauche refuse de voir de traces politiques. Il est urgent de briser ce tabou, si l’on veut prendre la mesure de ce mouvement qui tue partout « au nom d’Allah ». (source
: cath.ch )

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