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du 12 au 17 février 2016 (semaine 07)
 


- 17 février 2016 - Le Pape au Mexique

LES ÉVÊQUES ET LEURS RESPONSABILITÉS

Lors de sa rencontre avec eux, il appelle les évêques à l'unité et il n’a pas hésité à mettre le doigt sur les problèmes dont souffre le Mexique, leur rappelant leurs devoirs et leurs responsabilités envers leurs Églises et envers leur peuple.

Tout au long de son discours, la Vierge a toujours été invoquée, et quand elle ne l’était pas, elle était toujours là, présente. « Comme je voudrais que ce soit elle-même qui vous exprime, jusqu’au plus profond de vos âmes de Pasteurs et, par vous, à chacune de vos Eglises particulières présentes dans ce vaste Mexique, tout ce qui s’écoule intensément du cœur du Pape » a-t-il pris soin de préciser.

De la même manière que la Vierge, les évêques sont invités à s’incliner « délicatement et avec respect, sur l’âme profonde » du peuple, et à déchiffrer « son mystérieux visage ». « Percevoir que le monde doit être toujours et seulement sauvé n’est-ce pas un antidote contre l’autosuffisance arrogante de ceux qui croient pouvoir se passer de Dieu ? »

« Soyez, par conséquent, des évêques au regard limpide, à l’âme transparente, au visage lumineux. N’ayez pas peur de la transparence. L’Eglise n’a pas besoin de l’obscurité pour travailler. Veillez à ce que vos regards ne soient pas obscurcis par les pénombres du brouillard de la mondanité ; ne vous laissez pas corrompre par le matérialisme ni par les illusions des accords [conclus] en dessous de la table ».

... « Introduisez vos prêtres dans cette compréhension du ministère sacré. Avec eux, redécouvrez la constance sage et humble avec laquelle les Pères de la foi de ce pays ont su introduire les générations successives dans la sémantique du mystère divin.

D’abord, en apprenant, et ensuite, en enseignant la grammaire nécessaire pour dialoguer avec ce Dieu, caché durant les siècles de leur recherche et fait proche dans la personne de son Fils Jésus. Imitez sa condescendance et sa capacité de s’abaisser » a-t-il insisté.

« Il nous faut surmonter la tentation de la distance et du cléricalisme, de la froideur et de l’indifférence, du triomphalisme et de l’autoréférentialité. Guadalupe nous enseigne que Dieu a un visage familier, que la proximité et la bienveillance peuvent plus que la force. »

Puis il n’a pas hésité à pointer du doigt deux des problèmes du pays pour mieux souligner ce que doit être l’attitude de l’Église envers eux : les jeunes et trafic de drogue.

Il iest nécessaire « d’offrir un sein maternel aux jeunes. Que vos regards soient capables de croiser leurs regards, de les aimer et de saisir ce qu’ils cherchent avec ce courage avec lequel beaucoup, comme eux, ont quitté barques et filets sur l’autre rive de la mer ».

« Je vous demande de ne pas sous-évaluer le défi moral et anticivique que représente le narcotrafic pour la société mexicaine, y compris l’Eglise. La proportion du phénomène, la complexité de ses causes, l’immensité de son extension comme une métastase qui dévore, la gravité de la violence qui désagrège, tout comme ses connexions néfastes, ne nous permettent pas à nous, Pasteurs de l’Eglise, de nous réfugier derrière des condamnations génériques.

" Tout cela exige un courage prophétique ainsi qu’un projet pastoral sérieux et de qualité, pour contribuer, progressivement, à resserrer ce délicat réseau humain, sans lequel tous, nous serions dès le départ vaincus par cette insidieuse menace.

En commençant d’abord par les familles ; en nous approchant et en embrassant la périphérie humaine et existentielle des territoires dévastés de nos villes ; en impliquant les communautés paroissiales, les écoles, les institutions communautaires, les communautés politiques, les structures de sécurité.

" C'est seulement ainsi qu’on pourra se libérer totalement des eaux dans lesquelles malheureusement se noient tant de vies, que ce soit celle de celui qui meurt comme victime, que ce soit celle de celui qui devant Dieu aura toujours du sang sur les mains, même s’il a les poches pleines d’argent sale et la conscience anesthésiée.»

Enfin, après avoir évoqué la question des indigènes, sur laquelle il reviendra durant son séjour au Chiapas, il a tenu à parler des migrants qui traversent le pays en direction des États-Unis. « Chers frères, que vos cœurs soient capables de les suivre et de les rejoindre au-delà des frontières. Renforcez la communion avec vos frères de l’épiscopat des Etats-Unis d’Amérique. (source : cath.ch)

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