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du 12 au 17 février 2016 (semaine 07)
 


- 17 février 2016 - Le Pape au Mexique

AU CHIAPAS, L'HOMMAGE À LA CULTURE INDIGÈNE

Au Chiapas, l’un des États les plus pauvres malgré ses nombreuses richesses naturelles, le Pape a consacré sa visitte aux peuples indigènes en célébrant une messe toute en couleurs et une homélie leur redonnant leur dignité.

A San Cristobal de Las Casas, la cérémonie fut un hommage à la culture indigène puisque trois langues indigènes ont été utilisées en plus de l’espagnol : le tseltal, le ch’ol, et le tsotsil. Il a rappelé l’urgence qu’il y a à sauver l’environnement, et en célébrant la messe avec les communautés indigènes de cette région périphérique du Mexique, le Pape a livré un plaidoyer pour leur pleine reconnaissance.

Cet État mexicain frontalier du Guatemala concentre en effet nombre des causes qui lui sont chères : défense de la diversité des cultures, défense des plus pauvres, protection de l’environnement, dénonciation de l’exploitation des personnes et des ressources naturelles.

Ces thèmes furent présents dans l’homélie qu’il a prononcée devant 100.000 personnes des communautés indigènes. Celles-ci forment près du tiers de la population du Chiapas et la grande majorité du diocèse de San Cristobal de Las Casas, ville située à 2 200 mètres d’altitude où se tenait la messe.

« De manière systématique et structurelle, vos peuples ont été incompris et exclus de la société », a dénoncé le Pape, dont les propos en espagnol étaient ensuite traduits en langues indigènes.

« Certains ont jugé inférieures vos valeurs, votre culture et vos traditions. D’autres, étourdis par le pouvoir, l’argent et les lois du marché, vous ont dépossédés de vos terres ou ont posé des actes qui les polluent. » « C’est si triste ! »,a-t-il déploré, lançant : « Le monde d’aujourd’hui, dépouillé par la culture du déchet, a besoin de vous ! »

Prononçant son homélie sous un grand soleil baignant les montagnes verdoyantes autour de San Cristobal de Las Casas, il a valorisé en particulier « la relation nouée, d’une manière harmonieuse, avec la nature » par les communautés indigènes. Serrant autour des épaules leurs châles aux motifs traditionnels colorés, des femmes acquiescent. « Bienvenue au pape de la paix, de la miséricorde, de la justice, de la liberté, des jeunes et de la lutte », est-il scandé au micro à son arrivée.

À la fin de messe, il a remis un décret approuvant les livres liturgiques en l’une des langues indigènes. « Une reconnaissance qui ouvre la voie à d’autres langues », une attention participe au combat du Pape contre l’uniformisation du monde et la perte pour un peuple de sa mémoire, qui le préoccupent.

Cette journée lui a également permis, dans un pays marqué par les inégalités, de faire entendre ses revendications sociales. affirmé que «dans le cœur de l’homme, et dans la mémoire de beaucoup de nos peuples, est inscrit le désir d’une terre, d’un temps où le mépris sera vaincu par la fraternité, l’injustice par la solidarité, et où la violence sera réduite au silence par la paix.»

«Le monde d’aujourd’hui, dépouillé par la culture du déchet, a besoin de vous». Les jeunes aussi ont besoin des anciens surtout, ces jeunes qui sont aujourd’hui «exposés à une culture qui essaie de supprimer toutes les richesses et caractéristiques culturelles en vue d’un monde homogène». Et de réaffirmer avec force : «Le monde d’aujourd’hui, pris par le pragmatisme, a besoin de réapprendre la valeur de la gratuité !»

Au terme de la messe, plusieurs représentants des communautés indigènes venant du Chiapas, du reste du Mexique comme aussi du Guatemala voisin ont tenu à remercier le Pape, «Tatik Francesco», en s’adressant à lui avec une familiarité particulièrement touchante.

« Merci car tu as confiance et tu "es" en nous, parce que tu fais grandir notre foi et par la façon dont tu enseignes. Même si beaucoup de personnes nous méprises, tu as voulu nous visiter et nous être présent, comme l’a fait la Vierge de Guadalupe auprès de San Juan Diego», ont-ils lancé.

« Porte-nous dans ton cœur», ont ajouté ces porte-paroles de la communauté indigène. «Même si tu vis loin de nous, à Rome, nous te sentons très proche. Continue à nous transmettre la joie de l’Évangile et à nous aider à prendre soin de notre sœur et mère terre, que Dieu nous a donné.»

Ils ont aussi remercié le Pape pour avoir de nouveau autorisé le développement du diaconat indigène permanent, suivant l’intuition de l'évêque du Chiapas de 1959 à 2000, Mgr Samuel Ruiz, qui voulait permettre à chacune des communautés de bénéficier des services sacramentels de diacres mariés, que beaucoup au Chiapas souhaitent qu'ils reçoivent le sacerdoce. (source : VIS)

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