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du 12 au 17 février 2016 (semaine 07)
 


- 17 février 2016
- Le Pape au Mexique
LA MESSE DE LA FRONTIÈRE ET DES BARBELÉS

C'est une messe des plus symboliques, que le Pape a célébrée à quelques mètres du grillage de la frontière que veulent franchir des dizaines, sinon des centaines de milliers de Latino-américains à la recherche d’un monde meilleur.

Mais la plupart doivent passer dans les mains des trafiquants d’êtres humains qui exploitent leur détresse. C’est ainsi la frontière entre la légalité et le crime, là où les cartels tentent de faire régner leur loi pour mieux profiter de cette porte d’entrée vers le voisin du Nord. Et savent tirer profit de tout, y compris des personnes. On ne compte plus le nombre de disparus, principalement des femmes.

Ciudad Juarez, c'est aussi la frontière entre la richesse et l’exploitation, pour ses maquiladoras, ces usines immenses des entreprises américaines qui y délocalisent leur production sans y exporter les droits sociaux dont bénéficient les ouvriers américains.

Pour le dernier jour de son voyage apostolique, le Pape a célébré la messe sur un autel dressé à quelques mètres à peine de la clôture qui marque la frontière entre le Mexique et les États-Unis et les fidèles ont pu participer à la messe aussi bien depuis Ciudad Juarez, côté mexicain, que depuis El Paso, côté américain.

Ils étaient environ 200 000 fidèles pour son ultime messe sur le sol mexicain à quelques dizaines de mètres seulement du fleuve Rio Grande/Rio Bravo, dont les berges sont toutes bétonnées. Sur la rive américaine, se déploie un grillage avec barbelés.

Derrière ce grillage, les fidèles catholiques américains du diocèse d’El Paso, et de nombreux migrants, ont pu participer à cette eucharistie transfrontalière. Des milliers d’entre eux étaient réunis dans le stade de football américain de l’université d’El Paso.

Le Pape, à la fin de l’homélie, n’a pas manqué de les saluer, les remerciant « de nous faire sentir une seule famille » et une seule communauté de vie chrétienne. Avant de se rendre à l'autel de la messe, le Pape s’est agenouillé et a prié sous une croix posée sur les bords du fleuve. Cette croix est entourée par de vieilles chaussures et des sandales qui symbolisent le drame de l’immigration.

Il a ainsi prié pour la mémoire des migrants qui ont perdu la vie en tentant de traverser la frontière et pour ceux qui, parvenus aux États-Unis, se font arrêter et se retrouvent en prison.

C’était un des souhaits du Pape les plus forts pour ce voyage. Il s'y inscrit une fois de plus comme le « Pape des exclus et des plus pauvres », sur tous les continents.

Il y a plaidé, comme il ne cesse de le faire depuis qu’il est Pape, pour que les immigrants qui fuient leurs pays en raison de la misère, de la guerre, des persécutions religieuses ou politiques reçoivent un accueil et une seconde chance dans les pays d’accueil.

En septembre dernier, lors de son homélie au Madison Square Garden de New York, il avait déjà évoqué les 11 millions d’immigrés sans papiers présents aux États-Unis, et appelé son auditoire à soutenir « toutes ces personnes qui ne semblent pas appartenir [aux grandes villes], ou qui apparaissent comme des citoyens de seconde zone… tout simplement parce qu’ils n’ont pas le droit d’être là. » (source
: cath.ch)

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