- 20 février 2016 - Inde
APRÈS L'ATTAQUE DE QUATRE CATHOLIQUES
« Condamnation d’actes graves », « solidarité avec les victimes » et « ouverture d’une enquête immédiate » déclare le président de la Conférence des évêques catholiques (CBCI), au sujet de l’attaque antichrétienne au Tamil Nadu.
Le 28 janvier dernier, dans l’Etat du Tamil Nadu, au sud de l’Inde, quatre personnes ont été blessées, dont un prêtre catholique qui se trouve toujours dans un état grave.
Mgr Baselios Mar Cleemis Thottunkaldes et les responsables du diocèse catholique de Ramanathapuram ont rencontré le ministre du Développement rural de l’Etat lui demandant que des mesures soient rapidement prises contre les assaillants et que des moyens de protection supplémentaires soient mises à disposition des chrétiens.
Le 28 janvier, trois laïcs catholiques et le P. Jose Kannumkuzhy, 49 ans, économe du diocèse syro-malabare de Ramanathapuram, ont été attaqués par un groupe d’une trentaine de personnes suspectées d’appartenir à des groupes extrémistes hindous, alors que les quatre, membres du Conseil pastoral diocésain, rejoignaient leur véhicule stationné devant le commissariat de police de Coimbatore, après que la police leur ait demandé de patienter dehors.
« Les quatre hommes ont tenté de quitter la voiture, mais l’attaque a continué. Le P. Kannumkuzhy est tombé sur la route et le groupe d’hommes l’a roué de coups de pieds, notamment à l’estomac. Ils ont voulu le tuer en le frappant avec une grosse pierre de granit », a déclaré le P. Johnson Veeppattuparambil, porte-parole du diocèse catholique de Ramanathapuram, et présent lors de la rencontre avec le ministre du Développement rural.
« Les hommes ont été trainés et frappés sur une distance de 2,5 kms, puis on les a ramenés à la police. Les témoins n’ont pas bougé et la police n’est pas intervenue, elle n’a même pas appelé une ambulance », s’est indigné le porte-parole du diocèse.
Le
ministre du Développement rural a qualifié l’attaque du 28 janvier de tentative de rassemblement et d’unité des hindous avant la visite programmée le 2 février, à Coimbatore, de Narendra Modi, Premier ministre indien et leader du BJP, le parti nationaliste hindou, qui prône l’« hindutva », l’hindouisation de la nation indienne.
Selon l’agence Ucanews, les trois laïcs et le P. Kannumkuzhy s’étaient rendus au commissariat de police de Coimbatore, suite à l’arrestation d’un prêtre capucin et de deux de ses employés. Directeur du centre social Assisi Snehalaya (‘Lieu de l’amour’), destiné aux enfants victimes du sida, à Ettimada, à 20 kms au sud de Coimbatore, le prêtre capucin avait été accusé de ne pas prendre soin des enfants du centre, après le décès d’un enfant atteint du sida.
Selon le dernier recensement en date, celui de 2011, 46 % des chrétiens indiens vivent dans le sud de l’Inde (Kerala, Tamil Nadu, Karnataka, Andhra Pradesh et Telangana), le Tamil Nadu étant le deuxième Etat comptant le plus de chrétiens (15,88 % des chrétiens indiens), après le Kerala (22,07 %).
Dimanche 7 février, dix jours après l’attaque de Coimbatore, des chrétiens, toutes générations confondues, se sont rassemblés pour une marche silencieuse dans la ville, afin de protester et de résister à l’extrémisme hindou. (source : Mepasie)
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