- 20 février 2016 -France
FRÉQUENTATION MOINDRE DU PÉLERINAGE DE LOURDES
Les arrivées des groupes de pèlerins à Lourdes ont chûté de 24 % entre 2009 et 2014, mais non pas la fréquentation des pèlerins venant individuellement ou en famille, dont le nombre est même en augmentation.
Pour le P. Jacky-Marie Lhermitte, président de l’association nationale des directeurs de pèlerinage, cette chute s’explique par de multiples facteurs, dont ne fait pas partie la désaffection spirituelle ou un désintérêt pour le sanctuaire de Lourdes et pour la foi, car de plus en plus de pèlerins se rendent seuls à Lourdes. Or, ils ne sont pas pris en compte dans les chiffres de de l'étude menée récemment par les services préfectoraux.
Des causes plurielles peuvent être avancées. Tout d’abord, la conjoncture économique n’est pas favorable. Les pèlerins qui viennent à Lourdes en pèlerinag eorganisé sont généralement des petites gens, avec peu de moyens. Parmi eux, certains s’y rendaient tous les ans. Mais aujourd’hui, ils ne viennent plus que tous les trois ans.
Ceci est dû, entre autres, aux coûts dissuasifs pratiqués par la SNCF sur les billets de train depuis une dizaine d’années. La SNCF a fait beaucoup d’efforts pour améliorer la ligne. Mais ces améliorations se payent.
Il est aussi devenu de plus en plus difficile d’amener les personnes malades et handicapées à Lourdes à cause des freins administratifs. Beaucoup sont en maisons de retraite ou en hôpitaux. Il faut généralement les autorisations des familles, celles des maisons qui les hébergent ou encore des décharges de responsabilité pour qu’ils puissent venir.
La concurrence du sanctuaire de Medjugorje (Bosnie-Herzégovine) joue aussi dans la baisse de fréquentation de Lourdes par les Italiens qui étaient jusqu'à ce jour particulièrement nombreux avec ITALSI.
Pour le P. Lhermite, la ferveur spirituelle pour Lourdes ne faiblit pas. La preuve en est que le site Internet qui relaie les actualités sur Lourdes reste très fréquenté. Que le chapelet relayé par Radio-Notre-Dame et KToTVconnaît une grande fréquentation.
Les dons pour soutenir les sanctuaires sont toujours très importants. Les nombreux courriers qu’ils reçoivent sont aussi une indication forte.
Le P. Lhermite reste optimiste quant à l’engagement spirituel des jeunes générations. Beaucoup d’entre elles sont en recherche de Dieu. La génération des 30-40 ans est d’autant plus curieuse qu’elle a très peu suivi le catéchisme et donc ne connaît pas l’Église.
" Dans la période morose et très matérialiste qui est la nôtre, la question de la foi se pose. Je connais des agnostiques qui se rendent à Lourdes parce qu’ils se questionnent. Les pèlerins actuels ne sont pas ceux d’il y a quinze ans. Il existe aujourd’hui plein de pauvretés qui n’existaient pas du temps de Bernadette, telle que la pauvreté affective chez certaines personnes ou la pauvreté des moyens modernes de la technologie, qui nous empêchent de dire ce que nous sommes.
" Pour autant, Lourdes n’est pas un produit marketing. Il s’agit d’abord du mystère de la rencontre entre la Vierge et Bernadette. Il ne faut pas en faire un produit qu’il faudrait s’attacher à bien présenter. La réponse à ce problème, qui a de multiples facteurs, ne peut être uniquement économique. (source : cath.ch)
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