Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 2 au 6 mars 2016 (semaine 09)
 


- 6 mars 2016

LES CATHOLIQUES DE GAUCHE ET LE PAPE

Des membres des "Poissons roses", un mouvement de chrétiens de gauche, et du think tank "Esprit civique" ont été reçus mardi 1er mars par le pape François. Il leur a donné sa vision de l’Europe et insisté sur le dialogue interreligieux.

Les "poissons roses" entendent peser sur le Parti Socialiste français , à l’heure où ce parti n’attire plus que 8 % des votes des catholiques pratiquants.« Des petits chercheurs à la rencontre d’un grand ». Ils ont vécu une audience privée, mardi 1er mars, au Vatican, avec le pape François. L’entretien, dans une ambiance détendue à la Maison Sainte-Marthe, a duré une heure et demie.

Tout au long de la rencontre, les intervenants s’exprimaient en français, que le Pape leur a dit comprendre, à condition qu’il soit parlé lentement. Lui-même répond en espagnol. La discussion porte sur la laïcité à la française, mais aussi sur le repli identitaire qui menace une société française éprouvée.

La question de l’Europe, en particulier, est particulièrement importante pour le pape. Devant les politiques présents, François se demande d’ailleurs « où trouver un Schuman ou un Adenauer, grands fondateurs de l’Union européenne ».

« Le seul continent qui puisse apporter une certaine unité au monde, c’est l’Europe », affirme le Pape , selon les propos retranscrits par Philippe Segretain, membre d’Esprit civique.

Il aborde l’importance du dialogue entre musulmans et chrétiens. « On peut parler aujourd’hui d’invasion arabe. C’est un fait social », constate ensuite le Pape, avant d’ajouter aussitôt, pour éviter tout contresens, que l’Europe a « toujours su se surmonter elle-même, aller de l’avant pour se trouver ensuite comme agrandie par l’échange entre les cultures. »

Le Pape revient aussi sur son voyage de novembre 2015 en Centrafrique, où il a constaté que musulmans et catholiques pouvaient s’entendre. « Chaque religion a ses extrémistes. Les dégénérations idéologiques de la religion sont à l’origine de la guerre », juge-t-il.

Il profite d'ailleurs de l’audience pour révéler qu’il prépare une rencontre avec l’imam de la prestigieuse université Al-Azhar, en Égypte. « Il faut dialoguer, dialoguer encore », martèle-t-il, citant au cours de l’entrevue trois penseurs français, Emmanuel Mounier (catholique), Emmanuel Levinas (juif) et Paul Ricœur (protestant).

Un peu plus tôt, Karima Berger l’avait remercié d’avoir choisi la miséricorde pour thème de l’année sainte. «« Je lui ai dit que ce choix fait du bien au monde musulman, qui traverse aujourd’hui beaucoup d’épreuves douloureuses, raconte-t-elle.

À la fin de l’entretien, certains membres de la délégation française lui ont offert des livres. François leur a donné des petits chapelets, se permettant une ultime plaisanterie (rapportée par le député Dominique Potier) : « Je ne veux pas non plus que cela heurte votre attachement à la laïcité ». (source : News.va)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil