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du 2 au 6 mars 2016 (semaine 09)
 


- 6 mars 2016
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LA PRÉDICATION POURRAIT ÊTRE ASSURÉE PAR DES FEMMES

Permettre aux femmes, et plus généralement, aux laïcs hommes et femmes, de prêcher des homélies à certaines conditions : telle est la requête publiée dans le supplément féminin de L’Osservatore Romano daté du 2 mars.

Elle est signée par le frère Enzo Bianchi, fondateur du monastère œcuménique de Bose en Italie.

Cette pratique a déjà été expérimentée et pratiquée dans l’histoire de l’Eglise, argumente le moine laïc. Elle est présente de fait, malgré la discipline actuelle, dans beaucoup d’Eglises locales. La prédication des laïcs pendant la messe fut autorisée durant le Moyen-Age, rappelle-t-il, et même certaines femmes reçurent du Pape ou de l’évêque cette autorisation, telle Hildegarde de Bingen, proclamée docteur de l’Eglise par Benoît XVI.

Enzo Bianchi évoque d’abord les nombreuses voix qui, régulièrement, s’élèvent pour demander « une plus grande valorisation de la femme dans l’Église, une plus grande participation aux institutions qui la régissent et l’organisent ».

Aux yeux du prieur de la communauté de Bose, « la prise de parole dans l’assemblée liturgique de la part des fidèles, hommes et femmes », à savoir « tout simplement » le fait de pouvoir prononcer une « homélie » représente une réponse non négligeable à cette demande, dans la mesure où il est désormais reconnu que « tous les fidèles » sont appelés à la mission d’évangéliser.

Ainsi, après un historique de la prédication des laïcs, Enzo Bianchi rappelle que dans les années 1970, peu après le Concile Vatican II, la Conférence des évêques allemands avait demandé un’mandatum praedicandi’(mandat de prédication) pour certains laïcs, qui lui avait été accordé ad experimentum pour huit ans.

De même, dans le directoire pour la messe avec des enfants (1973), il est indiqué que les laïcs, même les femmes, peuvent tenir l’homélie.

Le prieur de la communauté de Bose suggère alors une actualisation de cette pratique qui a déjà eu cours dans l’Église, afin qu’elle n’ait pas lieu de manière « sauvage » mais qu’elle soit encadrée par une série de conditions.

En tout premier lieu, il relève « l’absolue nécessité d’un ’mandatum praedicandi’, même temporaire, accordé par l’évêque à un fidèle, homme ou femme, qui soit bien formé et ait le charisme de la prédication ».

Deuxièmement, Enzo Bianchi insiste sur la « présidence unique » d’une célébration eucharistique. Aussi, le président de cette célébration devrait « charger rituellement » le laïc qui aurait reçu le droit de prêcher de prononcer l’homélie, en lui donnant une bénédiction.

Enfin, le fidèle appelé à prêcher « le fait par charisme et par institution, c’est-à-dire avec la conscience de posséder un don utile aux autres et le besoin d’un mandat qui l’inscrive dans la tradition ».

Pour rappel, cette possibilité a été évoquée au Synode des évêques sur la famille, notamment par Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau (Canada), qui a également demandé plus de femmes dans les structures de l’Église, de même qu’un possible accès pour elles au diaconat permanent. (source
: cath.ch)

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