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- 6 mars 2016
- France
LE CARDINAL DE LYON DANS LE VISEUR DE LA JUSTICE

Le parquet de Lyon a ordonné une enquête préliminaire pour "non-dénonciation de crime" et "mise en danger de la vie d'autrui", enquête ouverte à la suite d'un signalement de victimes d'un prêtre lyonnais pour agressions sexuelles.

L'abbé Bernard Preynat, un prêtre lyonnais avait été mis en examen le 27 janvier pour des agressions sexuelles sur de jeunes scouts entre 1986 et 1991, après avoir reconnu les faits.

Les victimes mettent en cause plusieurs responsables du diocèse de Lyon et de l'Eglise qu'elles accusent de ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements passés de l'abbé Preynat, qui avait retrouvé depuis les faits des postes paroissiaux au contact d'enfants.

François Devaux, qui dit avoir été victime de Bernard Preynat en 1990, à l'âge de 10 ans, a ainsi porté plainte contre six membres de l'Eglise : le cardinal et archevêque de Lyon Philippe Barbarin, son directeur de cabinet Pierre Durieu, la déléguée épiscopale Régine Maire, le vicaire Xavier Grillon, le cardinal Gerhard Ludwig Müller et l'évêque Luis Ladaria Ferrer. Ces deux derniers prélats sont respectivement préfet et secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, une institution du Vatican chargée de "protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique".

Aujourd'hui âgé de 36 ans, ce père de famille fait partie de l'association "La Parole libérée", qui regroupe plusieurs victimes de Bernard Preynat. Ensemble, ils ont tenté d'alerter les autorités religieuses, allant jusqu'à écrire au pape, sans résultat. "C'est rassurant de voir que la justice agit, alors que le diocèse en a été incapable", commente François Devaux, qui dit avoir porté plainte "par devoir".

Dans une interview donnée à "La Croix" le 10 février, le cardinal Barbarin avait admis avoir été informé des agissements du père Breynat en 2007, mais ne pas avoir jugé bon de le suspendre, parce que le prêtre lui avait assuré que "depuis 1991, il ne s'était pas passé la moindre chose".

François Devaux explique que le cardinal Barbarin l'a contacté "il y a trois semaines" pour le rencontrer, mais il n'a pas donné suite. "C'est trop tard, explique-t-il à francetv info. Il savait et il l'a nommé doyen, à donner des cours de catéchisme à des petits enfants. C'est inadmissible."

"C'est quand même quelqu'un d'important", ajoute François Devaux, qui espère faire "bouger les choses au sein de l'Eglise". "Plus on parle de ces affaires de pédophilie, plus c'est susceptible de changer", ajoute-t-il. (source
: AFP)

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