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du 2 au 6 mars 2016 (semaine 09)
 


- 6 mars 2016
- Allemagne
PEDOPHILIE : SIX ANS APRES LE DEBUT DU SCANDALE OU EN EST L’EGLISE ?

En six ans, l’Eglise catholique s’est attelée à mettre au jour les anciens cas et à prévenir l’avenir. Et pourtant la liste de ces anciens cas n’est pas close, à preuve ce qui s’est passé parmi les "Petits chanteurs de Ratisbonne".

L’Eglise, disent les observateurs, est sur le bon chemin. Il y a eu l’élaboration des lignes de conduites en cas de pédophilie d’une part et les offres de conseils et d’aide aux victimes de l’autre, sans compter tout ce qui s’est fait sur le plan local au niveau des paroisses et des établissements scolaires.

Alors que la conférence épiscopale allemande a mis en chantier une nouvelle étude sur la pédophilie, tous ceux qui dans les diocèses et les ordres religieux sont chargés de ce problème se réunissent régulièrement pour étudier l’arrière-plan et les dernières découvertes scientifiques du phénomène. C’est ainsi que la réunion de 2012 était consacrée aux rapports entre les victimes et ceux qui les avaient agressé, alors que celle de 2014 s’occupait d’un concept institutionnel de protection.

La réunion début mars à Cologne des quelques 60 responsables sous la direction de l’évêque de Trèves, Mgr Stefan Ackermann, président de la commission chargé des problèmes de pédophilie s’est attelé à un sujet apparemment peu mis en lumière sous le titre « chances et risques de la spiritualité «  dans les rapports avec les victimes. Mgr Ackermann a reconnu que ce sujet exigeait une grande retenue, car il existe toujours le risque de s’atteler trop rapidement aux aspects théologiques et spirituels et de minimiser la souffrance des victimes.

La conférence épiscopale a jusqu’en 2012 expérimenté une « hot-line » ouverte à tous ceux concernés par la pédophilie. Un des résultats a été de se rendre compte que la plupart des victimes étaient intégrées dans l’Eglise et, pour certains, en faisaient toujours partie. Mais puisque l’agression a eu lieu dans ce cadre, la foi en a beaucoup souffert : « L’image de Dieu leur a été obscurcie. Et ainsi les enfants et les jeunes ont été privés d’une ressource importante pour surmonter le traumatisme.

Certaines des réponses prouvent qu’avec  l’aide d’un accompagnement spirituel bon nombre d’entre eux peuvent commencer à parcourir le chemin de la réconciliation », selon les paroles de Mgr Ackermann.  

La responsable de la pastorale des femmes au sein de la conférence épiscopale, Hildegund Keul, qui participait à la réunion, a été assez critique quant à la réponse de l’Eglise : « l’Eglise dit qu’elle apporte le salut et pourtant ses représentants n’ont apporté que du malheur aux victimes ». Si cela peut arriver au sein de l’Eglise, alors il est temps de réfléchir sur le « devoir de salut ». Il faut envisager avant tout les plaies, car le silence y a contribué. Hildegund Keul a appelé cela « la stratégie de Hérode ». L’Eglise a le droit de se protéger, mais pas à n’importe quel prix.(source
: KNA)



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