Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 29 février au 2 mars 2016 (semaine 9)
 


- 2 mars 2016
-Togo
DEVANT UNE NOUVELLE FORME D'INTOLÉRANCE POUR L'ISLAM

Une campagne
est lancée à Dapaong, au nord, qui veut dissuader les musulmans de tomber dans le rigorisme islamique en vogue dans la région, rigorisme encouragé par des prédicateurs qui usent d'arguments théologiques et même financiers.

Dans ce pays d’Afrique de l'Ouest de quelque 7,5 millions d'habitants, les musulmans représentent de 14 à 20% de la population.

Depuis quelques années, les autorités observent à Lomé, la capitale, et dans d’autres villes de l’intérieur, un développement d’associations et d’ONG islamiques, dont le prosélytisme attire de plus en plus d’adeptes. Une nouvelle forme d’islam voit ainsi le jour avec ses codes vestimentaires et ses nouveaux interdits. Elle séduit les jeunes, mais inquiète les autorités et l’UMT, adepte d’un islam de tolérance.

L'UMT veut recadrer ceux des musulmans qui seraient tentés par le wahhabisme ou le salafisme. L'UMT rappelle que
"l'islam est une religion d'ouverture et de paix. L'extrémisme doit être combattu, car il ne représente d'aucune façon les valeurs véhiculées par le Coran", écrit l’UMT dans son message aux musulmans.

L’objectif de la campagne, lancée à Dapaong, est donc de dissuader les musulmans de tomber dans le rigorisme islamique. En effet les médias togolais en ligne ont publié la semaine dernière un message d'"Ansar Al Nour" (les combattants de la lumière), un groupe radical musulman, inconnu jusqu’alors dans le pays.

Les chefs musulmans locaux cherchent à éviter la pratique d’un islam radical qui pourrait causer des actions violentes comme au Nigeria et au Mali. L’imam Souleyman, de la mosquée de Totsi, à Lomé, est suspecté d’être l’auteur de ce message rigoriste, enregistré dans l’une des langues nationales du Togo, le kotocoli, et diffusé sur les réseaux sociaux.

La semaine dernière, l’Union musulmane du Togo avait donc appelé les fidèles à l’esprit d’ouverture, de dialogue et de tolérance. Pour El-Hadj Inoussa Bouraïma, président de l'UMT, il est "impératif de revenir aux fondamentaux de l'islam et aux prescriptions du prophète Mahomet, seul moyen, pour éviter de tomber dans le piège du radicalisme".

Et de rappeler que l’évolution de l’islam en Afrique subsaharienne n’a jamais été "le fait du sabre", encore moins d’une guerre de conquête, mais qu'il a été assimilé de manière plus douce. L’islam en Afrique noire a réussi son implantation et sa diffusion par le concours des échanges entre commerçants du Nord de l’Afrique et ceux du Sud Sahara, a-t-il estimé.

Le président de l'UMT avait également dénoncé, devant les imams, lors d’une réunion préparatoire de la campagne nationale au Palais des congrès de Lomé,
"ceux qui s’adonnent à des actes terroristes", d'instrumentaliser la religion. Il avait dénoncé l’interprétation de l'islam faite par certains groupes radicaux. (source : cath.ch)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil