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du 29 février au 2 mars 2016 (semaine 9)
 


- 2 mars 2016
-France
LE POSTE D'AMBASSADEUR PRÈS LE SAINT-SIÈGE RESTE VIDE

Le
départ de Bruno Joubert il y a tout juste un an, reste sans perspective claire de solution. Les visites se succèdent Villa Bonaparte, siège de l'ambassade de France près le Saint-Siège. Le poste reste sans titulaire.

Les télégrammes partent. L'institut culturel, le Centre Saint-Louis, tourne à plein régime. Le numéro deux du poste n'a plus de congés. Un nouveau conseiller ecclésiastique a pris ses fonctions l'été dernier. Mais il manque toujours le numéro un. Depuis le 28 février 2015, jour du départ du dernier ambassadeur près le Saint-Siège, Bruno Joubert, aucun successeur n'a été nommé.

Les candidats n'ont jamais manqué, ni les rivalités pour ce poste convoité. Mais après la proposition de l'Élysée, validée en conseil des ministres en janvier 2015, de nommer Laurent Stefanini, actuel chef du protocole connu pour sa fine connaissance de l'Église, l'agrément du Saint-Siège n'est jamais arrivé.

L'homosexualité du candidat selon la presse est comme un enjeu de sa nomination, qui s'est trouvée de fait politiquement instrumentalisé. Paris a alors répété, en public, qu'il s'agissait du « choix de la France » et si le Vatican le rejetait, il lui revenait de « l'assumer». Un ton qui n'était pas de nature à dédramatiser la décision.

Mais il y une autre écharde. Quand le Pape s'est rendu à Strasboug en novembre 2014 pour une visite très attendue au Parlement européen et au Conseil de l'Europe, tous les chefs d'État de l'Union européenne était sur le tarmack pour accueillir le Pape qui est aussi un chef d'État.

Sauf la France qui était représentée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui, à la dernière minute fut accompagnée par Harlem Désir, secrétaire aux Affaires européennes, qui devait se charger dans un premier temps seul de l'accueil du Pape.

L'affaire étant montée au plus haut niveau, celui du pape François et du président Hollande, elle est devenue d'autant plus sensible. Personne ne doit perdre la face. Le dialogue n'a pas pour autant été rompu pour tenter de trouver une solution. En avril dernier, le Pape a reçu Laurent Stefanini au Vatican, chef du protocole de l'ambassade. Ceci pouvait traduire une volonté de protéger la personne privée de ce qui était devenu une affaire publique.

Plus tard, début juin, le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, s'est rendu à Paris, où il a été reçu par François Hollande et par Manuel Valls. Il en est reparti avec l'espoir qu'une solution se concrétise à l'automne. Mais l'absence de toute évolution l'a ensuite déçu.

L'absence prolongée d'ambassadeur n'a pas empêché les relations entre la France et le Saint-Siège de suivre leur cours normal. Le ministre de l'intérieur qui est aussi ministre des Cultes, Bernard Cazeneuve, est venu représenter le gouvernement français à la canonisation des époux Martin, en octobre. Et durant la COP21, Paris a profité des bons offices de la diplomatie vaticane pour la négociation d'un accord sur le climat.

Reste qu'à Rome, la longue vacance du poste français suscite l'incompréhension. Alors que l'Irlande a rouvert sa représentation en 2014, que la Turquie a renvoyé ce mois-ci son ambassadeur, qui avait été rappelé l'an dernier après les déclarations du pape sur le génocide arménien, le cas français apparaît plus singulier encore. Le Quai d'Orsay le regrette alors que le pontificat du Pape François a une envergure mondiale.

De nouveaux noms ont été avancés, comme Philippe Zeller, ancien ambassadeur au Canada, ou Jean-Michel Casa, ambassadeur en Argentine. Mais François Hollande aurait fait savoir au début de l'année au nonce (représentant du Saint-Siège) à Paris que Laurent Stefanini restait son candidat. La France pourrait donc rester sans ambassadeur jusqu'à la fin du quinquennat.

« Hollande craint qu'à sa gauche on ne lui dise qu'il s'est couché devant les curés», estime une source diplomatique. Le nouveau ministre des affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, se satisfera-t-il de la situation? Dans l'immédiat se pose la question du numéro deux, FrançoisXavier Tilliette, qui doit prendre un autre poste dans le réseau français l'été prochain. Rien n'empêche un remplacement en l'absence d'ambassadeur mais une prolongation n'est pas non plus exclue.(source
: AFP)

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