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du 7 au 9 mars 2016 (semaine 10)
 


- 9 mars 2016
- Centrafrique
DE NOUVEAUX HEURTS SANGLANTS

Le région de Bambari est une poudrière qui ne s'éteint pas, un foyer de tension et de violence qui s'embrase régulièrement. Aveuglément et sans distinction, des chrétiens et des musulmans sont pris entre deux feux.

Des civils sont fauchés dans des accrochages entre groupes armés irréductiblement ennemis, abattus dans des réglements de comptes même entre alliés, devenant des victimes expiatrices organisant des expéditions punitives pour venger un mort.

Les raisons de perdre brutalement la vie sont nombreuses à Bambari. C'est l'annonce de l'enlvement de deux musulmans, la semaine dernire, qui a mis le feu aux poudres. Des Peuls se sont vengés sur des chrétiens. En réaction, des anti-balaka (chrétiens) se sont à leur tour attaqués à des musulmans. Bilan des affrontements et des représailles, une quinzaine de morts et des centaines de personnes ayant fui en brousse ou rejoint un camp de déplacés, le temps que les esprits se calment.

Depuis mai 2014, Bambari est littéralement coupée entre chrétiens et musulmans. Les deux communautés se font face à face et se portent coup sur coup.

Tombée entre les mains de la Séléka en décembre 2012, cette ville a été gérée par les rebelles musulmans d'une main de fer pendant plus d'un an. Les responsables des communautés catholiques, protestantes et musulmanes ont eu beau s'unir dans une plateforme inter-religieuse pour éviter les divisions et travailler ˆ la cohésion sociale, le divorce entre les communautés n'a pas été conjuré.

Pour la Séléka, Bambari est d'une importance capitale car elle est le verrou qui ouvre la porte du nord-est, et elle est entourée de mines d'or aux bénéfices juteux pour ceux qui les contrôlent. Au printemps 2014, la rébellion musulmane choisit d'y établir son état-major.

La perspective d'être désarmée par les forces internationales et l'arrivée dans la ville de la force Sangaris jugée favorable aux groupes anti-balaka a radicalisé les plus extrémistes à partir du mois de mai 2014. Minée par des tensions internes, la Séléka de Bambari est incapable de parler d'une seule voix. Parmi ces groupes, l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC) d'Ali Daras, et les milices peules composées de chasseurs traditionnels et de déplacés.

Les anti-balaka ont fait leur apparition dans la région au printemps 2014. Ils sont arrivés dans le sillage de la force Sangaris. Depuis, plusieurs milices anti-balaka sment la terreur dans la ville et dans la campagne, s'attaquant en premier lieu aux musulmans isolés.

L'actuel cycle de violence actuel est lié depuis l'invasion de février à l'évasion, d'un leader anti-balaka particulirement cruel, arrété par les casques bleus de la Minusca en janvier 2016.

Pour le nouveau président Faustin-Archange Touadéra, élu le 14 février avec 62,69 % des voix, le défi sécuritaire est donc immense.

A Bambari, mais pas seulement, car malgré la visite réussie du Pape, en novembre 2015, et une élection présidentielle relativement apaisée, la Centrafrique reste encore un pays extrêmement divisé par plus de deux ans de crise ouverte.

Et à cela s'ajoutent les incursions d'autres mouvements rebelles, qui profitent du chaos centrafricain pour trouver refuge dans le pays. La guérilla ougandaise de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a enlevé plus de 200 personnes dans l'est de la RCA, depuis le début de l'année, dont 54 enfants. (source
: Fides)

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